Le genre du film d’invasion extraterrestre est difficile à renouveler tant il prend ses racines dans les débuts du cinéma. On a souvent l’impression que tout a été fait. La clef dans ces circonstances est peut-être de ne pas viser l’originalité dans sa trame, mais plutôt dans son ton. C’est sur ce point que brille The Becomers de Zach Clark présenté à Fantasia cet été.
Un.e alien arrive sur terre en s'appropriant un corps. Après avoir retrouvé son amoureux.se, iel tente de faire sa vie dans l'Amérique de 2023.
Ce n’est pas nouveau que les films de possession de corps servent d’allégorie pour parler d’enjeux sociaux. Si les films comme Invasion of the Body Snatchers pouvaient traiter de sujets comme la paranoïa envers le communisme, le film de Clark fait le choix d’utiliser le point de vue de l’extraterrestre pour parler de la peur de la masse quand on se sent exclu. Autrement dit, l’extraterrestre qui change de genre à plusieurs reprises est ici une métaphore des communautés LGBTQ+.
En s’arrêtant à cette description, on pourrait croire que le film est un genre de drame psychologique pour nous faire réfléchir à la société, mais ce n’est pas du tout le cas. On a bien affaire à une comédie et c’est ce qui fait toute sa beauté. Jonglant entre moments de suspense, gags absurdes et scènes horrifiques, le scénario réussit à faire passer son message en finesse sans trop appuyer.
Pour certaines personnes, ce changement de ton constant pourrait être un irritant, tout comme les blagues parfois ratées, mais dans l’ensemble tout se tient très bien. En fait, le changement de visages constant des protagonistes ne nuit pas à l’immersion et, au contraire, permet de constamment relancer l’intrigue vers de nouvelles pistes. Bref, une belle petite pépite.
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