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[Fantasia 2023] Where the Devil Roams : les liens familiaux démembrés et décousus

Chez Fantasia, la famille Adams (avec un «d») n’a plus besoin de présentations. En 2019, le trio a pris les festivaliers par surprise avec son premier long-métrage The Deeper You Dig, où une voyante tente de retrouver sa fille mystérieusement disparue. En 2021, ils récidivaient avec Hellbender, une autre relation mère-fille occulte bien fouillée. Cette année, avec Where the Devil Roams, les cinéastes explorent une nouvelle incursion au sein d’une famille dysfonctionnelle qui se développe cette fois de manière beaucoup moins linéaire.

Le film suit une famille de forains qui déambule à travers les États-Unis durant la Grande Dépression. Alors que ses parents laissent une traînée de cadavres derrière eux, la jeune Eve (Zelda Adams) est témoin d'une performance macabre et inexplicable au sein du cirque qui piquera grandement sa curiosité.
Where the Devil Roams affiche film

Where the Devil Roams s’ouvre sur la narration d’un long psaume cryptique à propos de l’ange exterminateur Abaddon, une scène qui donne résolument le ton au reste du film. C’est pourtant ce qu’on aime des films des Adams: une approche artisanale et personnelle, qui puise à même les références ésotériques de la famille. Il faut admettre que les cinéastes ont un certain flair pour concocter des images ingénieuses avec presque rien, en marge du cinéma d’horreur hollywoodien. Pourtant, cette nouvelle proposition paraît plus brouillonne et difficile à décoder.

Ce troisième film s’articule autour d’un concept bien macabre, mais qui peine à justifier un long-métrage complet. La réalisation morcelée de scènes visuellement disparates n’arrive pas à nous glisser dans l’univers de ces forains, pas plus qu’elle ne parvient à nous transporter à l’époque. Le résultat demeure anecdotique, anachronique et confus, et on peine à comprendre si l’effet était désiré ou non. Pendant ce temps, on cherche ces 80 personnages que le programme du festival nous promettait tellement la distribution, bien qu’ici maintenant plus importante, reste plutôt menue.

On peut émettre le même commentaire à propos de la musique des H6LLB6ND6R, le groupe iconique de la famille Adams qui signe encore une fois la trame sonore. Les compositions punk rock sont toujours aussi éclatantes, mais se greffent mal à l’ambiance des années 1930 qu’on tentait pourtant de dépeindre. Les cinéastes offrent tout de même quelques trouvailles mémorables au niveau des effets sanglants et autres prothèses de membres arrachés qui ne manquent pas, en dépit de pouvoir offrir une véritable ambiance effrayante ou même mystérieuse.

Where the Devil Roams se ressent au final davantage comme un collage expérimental et poétique difficilement abouti qu’une véritable évolution du cinéma des Adams. Certaines scènes semblent manquer au montage, et les effets sonores paraissent souvent négligés. On pourra au moins se rabattre sur le fait que la production ne ressemble à aucune autre… sauf peut-être leurs précédentes.

Where the Devil Roams est disponible sur:
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Pour les fans...
d'expérimentations poétiques insaisissables
de la filmographie de la famille Adams
2
Note Horreur Québec
Fondateur et rédacteur en chef

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