Dire que 4PM est un thriller en provenance de la Corée du Sud et qu’il s’agit d’une adaptation du roman Les Catilinaires d’Amélie Nothomb pourrait suffire à nous mettre l’eau à la bouche. Quand on le voit en plus concourir dans la catégorie Cheval Noir de cette édition du festival Fantasia, le besoin de le visionner devient primordial.
Un couple en fin de carrière décide de réaliser l’un de ses souhaits les plus chers en s'achetant une maison en campagne. Lorsqu'ils invitent leur nouveau voisin à prendre le thé, nos amoureux ignorent qu’ils viennent d’allumer une bombe à retardement. Le convive se présente à l’heure souhaitée, s’assoit au salon et demeure passif, sans dire un mot ou presque durant deux heures. Après quoi, il quitte le domicile des nouveaux propriétaires sans explications. Ce qui semble assez loufoque de prime abord prendra des tournures plus dramatiques quand l'inconnu reviendra à la même heure chaque jour.
Peu de qualificatifs existent pour décrire une expérience de visionnement comme celle-ci. Le scénario de Kim Hae-gon (A Bittersweet Life) semble construit comme le mécanisme d’une langoureuse boîte à musique « Jack in the Box », dont les ressorts menacent à tout moment de faire jaillir un diablotin.
S’ouvrant sur une prémisse hilarante, la trame bifurque lentement vers le drame avant de s’engouffrer dans le cauchemar. Rempli de dialogues truculents, l’ensemble se veut une dissection de la bienséance et de cette angoisse enfantée par l’ennui. Pourquoi ce voisin-emmerdeur s’impose-t-il une visite de deux heures par jour qui semble l’agacer au plus haut point? Vous rirez aux larmes avant de sentir le malaise en vous se transformer en inquiétude alors que défileront les images devant vos yeux.
La réalisation de Jay Song est exemplaire dans sa manière de jongler avec les différents tons de l’intrigue, mais aussi dans sa direction d’acteur·rices. Sa manière de capter les regards et les expressions de ces personnages nous offre une expérience des plus colorées. Il faut dire que la distribution est parfaite en tout point et que les interprètes semblent prendre leur pied face aux différents excès engendrés par l’intrigue.
Au final, 4PM est une véritable pépite qui donne envie de découvrir à la fois les romans de Nothomb et les films précédents du cinéaste.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.