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[Fantasia 2024] « Párvulos » : finalement, votre famille n’est pas si dysfonctionnelle!

« Il n’existe que deux choses qui soient constantes : la famille et le temps ». C’est ce que le narrateur de Párvulos, le dernier film d’Isaac Ezban (The Similars, The Incident ), nous déclare d’un ton poétique dès les premières minutes de l’œuvre. L’importance et la pérennité du noyau familial est effectivement au cœur de l’intrigue de ce film où les personnages lutteront d’abord avec leur éthique, puis les enjeux extérieurs, afin de conserver du mieux possible leur famille — ou du moins, ce qu’ils considèrent comme tel, puisque les valeurs changent lorsqu’on est plongé⸱e⸱s en situation de crise.

Dans un univers postapocalyptique, où le vaccin servant à enrayer la pandémie de la COVID-19 n'aura servi qu'à créer une infection encore plus grave, le genre humain est menacé par une nouvelle sorte de virus qui pousse la population à s'entredévorer. Laissés seuls à eux-mêmes au milieu de la forêt, trois frères tentent de survivre à cet univers hostile, où l'espoir d'un avenir meilleur est bien mince. Salvador, le frère aîné, agit à titre de protecteur pour ses deux frères (d'où la signification de son prénom), puisqu'en l'absence de leurs parents, les trois garçons n'ont plus de points de repère. La situation est d'autant plus étrange pour le plus jeune d'entre eux qui, en plus de vivre dans cet univers dangereux, ignore l'identité des deux monstres assoiffés de chair que ses frères tiennent à garder enchaînés dans le sous-sol...
Parvulos POSTER

Mais bien vite, le jeune garçon découvrira le sombre secret familial qui est à peine dissimulé (autant dans le film que dans ce texte). Et ce qui débutait comme un récit d’horreur, présentant le mode de vie abject et survivaliste des garçons dans un environnement inquiétant, se transformera rapidement en comédie de situation, où on traitera avec humour noir de l’importance des valeurs familiales. Autant à la réalisation que dans le jeu et l’ambiance musicale, on constatera un changement radical de ton, la prémisse horrifique agissant à titre de leurre. Le résultat, bien que d’abord un peu déroutant et pas toujours maîtrisé, sera finalement apprécié, puisque c’est là que Párvulos réussit le mieux à captiver.

De manière générale, le film oscille avec brio entre l’horreur, associée au contexte dans lequel se déroule l’intrigue, et l’absurdité de la relation entre les enfants et les créatures. Et si la prémisse explore certaines idées, la majorité des situations proposées est plutôt classique dans l’univers des films de zombies. Existence d’un mystérieux remède à l’infection, nouvelle classe de survivants qui apparaissent dans le dernier acte afin de donner un nouveau souffle à l’histoire… Ces recours narratifs acquièrent une certaine originalité vu la relation unique entre les zombies et les enfants, mais ne parviennent tout de même pas à garder l’intérêt et l’étincelle qui hisserait le film au niveau supérieur. Cela dit, le travail des acteurs (autant les enfants que les comédiens interprétant les morts-vivants) et une réalisation compétente permettront au public d’être constamment diverti, à défaut de réelle surprise.

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Plusieurs films de zombies modernes explorent la contradiction entre une relation forte qu’on aura eue avec un humain de son vivant, en opposition avec le danger qu’on en retire lorsque cette personne veut nous manger, une fois morte. Si d’autres propositions récentes comme Handling the Undead adoptent une facture plus dramatique, Párvulos assume son absurdité dans un humour qui n’atteint pas toujours la cible, mais qui demeure sympathique. Le résultat est une proposition honnête qui risquera de plaire en festival, même s’il ne se détache pas du lot.

Note des lecteurs1 Note
Pour les fans...
de scènes gore dégoûtantes et réussies
d'une petite twist à un sous-genre bien connu
3
Note Horreur Québec

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