Avez-vous déjà eu un ami imaginaire? Luke oui, et ça ne s’est pas très bien passé. Maintenant devenu adulte, entre les études et les crises psychotiques de sa mère malade, ce dernier décide de reconnecter avec son ancien compagnon fictif pour l’aider à faire face à son quotidien difficile.
Pour son deuxième long-métrage qu’il venait présenter à Fantasia en première canadienne, Adam Egypt Mortimer (Some Kind of Hate) se paie un trip franchement rafraîchissant sur le sujet de la santé mentale. Le scénario propose avec l’ami imaginaire — un concept pourtant familier à la thématique — une multitude de nouvelles règles fascinantes à découvrir. Si Daniel se présente d’abord comme une bénédiction pour la vie sociale Luke, le vent tourne rapidement suite à ces dénouements qui évitent les clichés du genre et nous entraînent en territoires encore inexplorés.
Mais à quel point et comment cette deuxième nature peut influencer nos choix ou même prendre contrôle de notre vie? Le cinéaste, également co-scénariste de l’histoire adaptée du roman In This Way I Was Saved de Brian DeLeeuw, s’amuse visiblement sur la question, notamment lorsqu’il choisit de représenter l’imaginaire de ses personnages, enfants ou adultes, lors de séquences très stylées. On se doit également de mentionner les jeux de Miles Robbins (Halloween 2018) et Patrick Schwarzenegger (Scouts Guide to the Zombie Apocalypse), qui livrent drôlement bien la marchandise en antagonistes se partageant le même corps.
Quelques éléments de l’histoire auraient mérités d’être retravaillés, voir peut-être même évacués, pour concentrer le récit qui se veut plutôt dense. On pense entre autres à ces monstres inspirés de l’univers du peintre de la Renaissance Jheronimus Bosch, qui lookent incroyablement bien, mais se connectent moins facilement avec l’ensemble ou encore certains personnages accessoires comme le psychologue de Luke. Des scènes de transformation présentant des effets pratiques plus complexes n’impressionnent pas non plus outre mesure et c’est plutôt dommage quand on repense aux prouesses techniques qu’a su nous offrir la compagnie de production SpectreVision (Mandy, The Greasy Strangler) dernièrement.
Mais l’originalité de Daniel Isn’t Real dans notre paysage truffé de remakes, suites et productions campées dans les années 80 vient rapidement excuser ces quelques faiblesses au profit d’une production qui nous offre enfin quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent… et dans la tête. Pendant longtemps.
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