Alors qu’elle effectue un documentaire sur un forage souterrain qui donnera accès à une nouvelle ligne de métro, une journaliste et deux ouvriers restent coincés sous terre dans une foreuse.
Projeté dans le cadre du Festival du nouveau cinéma, Cutterhead est une petite merveille qui saura vous garder sur le qui-vive comme vous ne l’avez pas été depuis longtemps.
Ce n’est pas la première fois que le cinéma nous propose un récit anxiogène où un personnage reste prisonnier dans un lieu clos, mais rarement a-t-on vu un exercice de ce type aussi bien aiguisé. Difficile de croire qu’un film frappant aussi fort puisse être un premier long-métrage, mais c’est bien le cas.
Le cinéaste danois Rasmus Kloster Bro semble redéfinir à lui seul le vrai sens du mot claustrophobie. Sa caméra nerveuse se glisse dans le moindre recoin et accentue le malaise, alors que différents épisodes inquiétants surviennent. Durant 84 minutes, on nous saisit à la gorge et on nous manipule comme si nous étions des pantins de chiffon. Soyez avertis, ce visionnement est des plus exigeants et si vous avez une quelconque phobie des lieux clos, vous risquez de traverser le périple dans une très grande panique.
Jetant tout d’abord un regard sur l’immigration, cette construction gargantuesque du métro de Copenhague devient une véritable tour de Babel, où les instincts de survie les plus primaires l’emportent sur la morale. C’est pourtant à travers l’angoisse que le scénario placarde une multitude d’observations valables. Provenant de milieux différents, les trois personnages y déploient de manière un peu drastique leur propre vision d’ensemble et doivent s’affilier les uns aux autres pour survivre.
Dans des rôles plus qu’exigeants, les trois acteurs ne sont rien de moins qu’époustouflants.
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