la casa lobo

[FNC 2018] The Wolf House (La Casa Lobo): cauchemar fiévreux

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4.5
Note Horreur Québec

L’une des curiosités du FNC 2018, The Wolf House (La Casa Lobo), était présentée cette semaine et les amateurs de films d’animation étaient au rendez-vous pour découvrir la co-production Chili Allemagne qui promettait des images saisissantes et lugubres.

Présenté comme un document de propagande, on y suit María, une jeune fille qui s’enfuit d’une secte où elle aurait été punie pour se réfugier dans une petite maison cachée dans les bois.

The Wolf House fonctionne comme une fable de Lafontaine racontée du point de vue d’un enfant délirant et dont la perception de l’espace aurait été altérée par une fièvre sévère. Des visuels impressionnants se dessinent en stop motion et évoluent constamment sous nos yeux, jouant sans cesse avec la 2D et la 3D. Une scène où la jeune fille et un de ses cochons rencontrés dans la demeure se renvoient le ballon, par exemple, devient ainsi excessivement élaborée. L’expérience est presqu’essoufflante tellement il y a à voir et pendant que l’œil essaie de comprendre toutes les ficelles des techniques élaborées utilisées, on en oublie presque de suivre le récit.

La Casa Lobo film poster

D’un côté, la jeune María nous fait la narration de son histoire d’une voix espagnole hors champ, toute douce, résonante et pleine de poésie. Mais le loup allemand guette à l’extérieur et attend le bon moment pour entrer se régaler (avez-vous remarqué l’iconographie nazie?). Ses interventions où il appelle sa proie retentissent longtemps après la projection dans notre esprit. De plus, la bande-sonore est remplie de comptines et de fredonnements et le bruit des matériaux et médiums utilisés pour les décors et personnages se laissent même entendre au fil de leurs transformations. Le spectacle est carrément hypnotisant.

The Wolf House est une expérience que les fans de Jan Svankmajer et autres Brothers Quay se doivent de vivre. Les cinéastes Joaquín Cociña et Cristóbal León nous prouvent avec leur premier long que l’animation faite à la main peut encore prévaloir sur la machine, et leurs deux noms deviennent soudainement à surveiller de très près.

 

Horreur Québec