La programmation 2022 du Festival du nouveau cinéma regorge d’audace et d’originalité, et soyons reconnaissant d’avoir la chance de découvrir une série de films insolites grâce à lui. C’est le cas de Le meurtre de l’eunuque Khan qui, grâce à des images angoissantes et à son traitement insolite, se mérite une place dans notre couverture.
Pendant les années 1980, alors que l’Iran et l’Irak sont en guerre, deux jeunes filles errantes dans leur grande maison subissent un bombardement pendant que leur père les a délaissées, le temps d’assister à des funérailles. Mais voilà que le gargantuesque cratère causé par la bombe se met à se remplir de sang, tout comme les plans d’eau environnants.
Le meurtre de l’eunuque Khan est un drame de guerre qui convertit une partie de sa structure visuelle en film d’épouvante pour traduire les excès et le cataclysme qui en découle. Déstabilisant, différent et expérimental sont des qualificatifs qui pourraient très bien traduire ce que le spectateur ressentira lors du visionnement d’un tel ovni cinématographique. Le spectateur moins initié à ce type de cinéma d’art risque de se perdre dans les dédales de ce récit ambigu, raconté majestueusement.
Écrit et réalisé par Abed Abest, le long-métrage est porté par un scénario somme toute assez simple, où les dialogues se font rares, mais où les éléments mystiques et symboliques sont omniprésents. Dans Le meurtre de l’eunuque Khan, la moindre image captée est un pur régal pour les yeux, où les propos et sous-entendus forment un même tout.
C’est en s’inspirant de différents maîtres comme Kubrick, Argento ou Jodorowsky que la mise en scène trouve sa propre signature et nous propose ce poème insolite. Même si les acteurs servent davantage d’éléments picturaux que de catalyseurs d’émotions, la distribution joue avec justesse.
Le meurtre de l’eunuque Khan n’est certes pas un film accessible, mais il n’en est pas moins une vraie merveille.
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