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[FNC 2022] «Made in Ugana: The Very Special Seance»: un délice entre Jim Jarmusch et Sam Raimi

L’an dernier à la même période, nous exprimions notre engouement face à Extraneous Matter Complete Edition du cinéaste japonais Kenichi Ugana, que nous avions eu la chance de découvrir au Festival de nouveau cinéma. Cette année, le réalisateur est venu nous présenter son dernier Made in Ugana: The Very Special Seance, confirmant que l’extrême qualité de son opus précédent n’était aucunement une bouffée de bonne fortune.

Made in Ugana: The Very Special Seance est un collage de petites histoires mélangeant habilement l’horreur sanglante et le conte fantastique aux angles humanistes.
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Le postulat de départ des histoires Visitors et Twist qui se suivent demeure l’isolement d’un jeune homme chez lui qui, à la longue, en vient à effrayer ses amis sans nouvelles de sa part. Les fenêtres de sa modeste demeure sont calfeutrées de papier journal et un mal de vivre y plane. La beauté de ces quelques détails donne un sens bien particulier à la réclusion du personnage qui, volontairement ou non, nous rappelle la pandémie que nous venons de traverser. On y ressent cette lacune de communications entre les hommes, qui avait fait d’Extraneous Matter Complete Edition une œuvre unique. L’histoire se transforme rapidement en une sorte d’hommage savoureux à The Evil Dead, transformant ce climat mélancolique pour n’en garder que l’ambiance horrifique et désopilant.

Moins axé sur l’horreur, mais proposant un aspect plus farfelu, Moja, où une petite créature d’un autre monde permet à différents individus de se confier sur leur vie, est d’une grande richesse psychologique dans ses joutes verbales, remplies de silence. Au-delà d’une certaine appartenance à la science-fiction, Made in Ugana aborde encore les préjudices causés par le manque de communication.

Ce qui aurait pu devenir anodin et banal dans des mains moins expertes se traduit merveilleusement bien avec la mise en scène habile et très précise du réalisateur, qui manie les genres comme un jongleur professionnel.

Avec ce cocktail de petits récits, Made in Ugana nous prouve une fois de plus que le cinéma de genre peut être intelligent. Chacun de ses courtes histoires propose une réelle méditation sur la condition humaine avant de plonger avec inventivité dans les convenances du film de genre.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
La portée humaniste
La réalisation précise
Les acteurs impeccables
Points faibles
La trop courte durée des histoires
4
Note Horreur Québec

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