Dix ans après le déroutant et sanguinaire Martyrs, le réalisateur Français Pascal Laugier nous revient avec son quatrième long-métrage Ghostland, dont il signe également le scénario. Une troublante histoire de famille qui tournera vite au cauchemar alors que deux soeurs (Crystal Reed et Anastasia Phillips) et leur mère (Mylène Farmer) se réunissent dans la maison où un horrible incident s’est produit, seize ans auparavant. Une série d’événements les plus bizarres les uns que les autres se produiront alors que les trois femmes tenteront de faire face au passé.
Difficile de rester vague et d’expliquer cette histoire complexe et remplie d’autant de rebondissements où Laugier s’amuse sans merci avec le spectateur. Fidèle à lui-même, il ne lésine pas sur la violence, mais sans toutefois s’y attarder. Le réalisateur la mélange ici parfaitement avec plusieurs bons moments de tension présents tout au long du film. Une longue scène en particulier, sans dialogue, vous donnera certainement quelques bons frissons dans le dos.
L’atmosphère inquiétante est bel et bien constante tout au long du récit qui se déroule en majorité dans l’immense maison crade et maintenant « habitée » de centaines de vieilles poupées. La grandeur des lieux, du sous-sol au grenier, est le terrain de jeu parfait et donne droit à plusieurs moments de terreur, malgré quelques jump scare tantôt très efficaces, parfois trop faciles. Malgré tout, la mise en scène reste contrôlée et pour le moins réussie.
La distribution est, disons-le, assez considérable. Majoritairement féminine, elle s’investit à fond est offre d’intenses performances lors de scènes difficiles à regarder (et probablement à jouer). Emilia Jones (Brimstone), Taylor Hickson (Deadpool) et Anastasia Phillips (série Reign) sont celles qui tirent le mieux leur épingle du jeu, alors que Mylène Farmer (Giorgino) se débrouille assez bien dans le rôle de Pauline. Crystal Reed (série Gotham), Rob Archer (A Christmas Horror Story) et Adam Hurtig (Cult of Chucky) s’ajoutent aux acteurs à surveiller.
Le petit dernier de Laugier n’est certainement pas sans faille: sa courte durée de 85 minutes (excluant le générique) arrive à lui nuire alors que certaines péripéties semblent se conclure trop rapidement, surtout lors de la dernière partie du film. On nous donne l’impression que le temps presse et que tout doit se régler dans les plus brefs délais, ce qui donne une conclusion légèrement précipitée où le spectateur ne fait qu’en redemander. Ceci peut être perçu comme une bonne chose pour certains et frustrant pour d’autres.
Sans être inoubliable, Ghostland reste un film humble où l’envie absolue de choquer n’est jamais ressentie. Mélangeant l’horreur au drame psychologique, la tension, le stress et un environnement effarant sont mis de l’avant plutôt que d’offrir qu’un simple spectacle d’hémoglobine, hormis quelques scènes morbides. Un montage plus espacé et plus long aurait probablement joué en sa faveur, mais cette lacune n’est jamais assez importante pour sérieusement porter tort au film. Précisons que moins le spectateur en sait, mieux son expérience sera…
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