Dans un futur proche, les autorités indiennes ont décidé de resserrer leurs règles à l’égard des musulmans pour combattre le terrorisme. Nida Rahim (Radhika Apte) est une jeune interrogatrice douée qui a décidé de prioriser sa patrie, mais ses convictions seront chamboulées lorsqu’elle se retrouvera devant un prisonnier qui ne semble pas provenir de ce monde.
Disponible sur Netflix depuis vendredi dernier, Ghoul est une mini-série de trois épisodes qui s’écoute d’un trait et qui plaira même à ceux qui ne sont pas des adeptes du cinéma indien. Le premier épisode n’a d’effrayant que l’univers dystopique ultranationaliste qu’il dépeint, trouvant écho autant dans l’histoire que dans les plus récentes actualités d’ici et d’ailleurs. L’horreur s’installe dès le début du second chapitre avec l’arrivée d’un terroriste qui, par la violence de ses actes et le nombre de morts qu’on lui attribue, est étiqueté comme un monstre. Mais c’est un véritable démon dont il s’agit, un ghoul, une créature machiavélique de la culture arabe. Que veut-il et pourquoi est-il dans ce centre de détention militaire?
Réalisé et scénarisé par Patrick Graham, Ghoul est de si grande qualité que la mini-série semble vouloir rivaliser avec les plus intéressants films d’horreur de l’année. S’il n’y arrive pas tout à fait, il est vraiment très près d’y parvenir. Les sauts sont inexistants malgré de nobles tentatives un peu prévisibles, mais l’ambiance claustrophobique réussit à faire son effet. L’anticipation fait son oeuvre et le divertissement est efficace, malgré quelques faiblesses que l’on remarque surtout à des moments où l’on tente d’emprunter des éléments de films d’horreur récents.
Radhika Apte, que vous avez peut-être remarquée dans Sacred Games, porte solidement le film sur ses épaules du début à la fin et son personnage féminin fort ne déçoit pas. Grâce à son charisme envoûtant et son jeu convaincant, elle nous aspire dans l’univers du film et nous transmet la complexité de ses émotions et de ses combats intérieurs.
Ghoul est une minisérie à voir et qui devrait aussi alimenter vos réflexions et vos discussions sur les minorités, les régimes autoritaires et le nationalisme extrême.
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