Parmi l’abondance de nouveautés horrifiques qui débarquait sur Netflix le mois dernier, on retrouvait Haunted, une série “documentaire” de 6 épisodes, produite entre autres par ceux qui nous ont offert The Purge et Lore, où des gens ordinaires viennent raconter devant caméra, famille et amis, leurs histoires de hantises personnelles.
Chaque épisode prend d’ailleurs bien soin de nous le rappeler: «L’histoire qui suit est basée sur des faits réels». À tour de rôle, les damnés s’assoient avec leurs confidents dans un salon lugubre et relatent leurs enfances terrifiantes, la larme à l’œil et de manière on ne peut plus convaincante. Parallèlement, des reconstitutions mettent en scènes les histoires racontées.
Dès le premier épisode, on se doute bien que quelque chose est arrangé avec le gars des vues lorsque l’homme, qui a réussi à se débarrasser de la pendue qui le suivait depuis son enfance, explique en larmes à sa fille terrorisée par son récit (et qui ignorait tout de l’histoire) que cette dernière est finalement revenue, comme dans un véritable coup de théâtre cinématographique. Mais lorsqu’on visionne le fameux épisode 2, intitulé The Slaughterhouse, c’en est trop.
Une certaine Terrilyn, en compagnie de sa sœur Sadie, raconte l’enfer qu’elle a vécu dans sa maison d’enfance… construite sur un cimetière amérindien. Rapidement, on comprend que son père violent aimait y attirer des gens sans famille pour les faire disparaître. Pour couronner le tout, ce dernier invoquait également les esprits. Et la famille — le fils de Sadie inclue — continue de parler de tous les morts qu’on pourrait aujourd’hui retrouver sur cette propriété et comment se débarrasser de la maison maudite, mais sans jamais penser une seconde impliquer la police dans l’histoire.
Le producteur Brett-Patrick Jenkins clame que toutes les histoires racontées ont pourtant véridiques à 100%. Les autorités auraient même été contactées suite à cette entrevue. L’ennui, c’est que les liens familiaux et les motivations des personnes impliquées sont tellement racontés en superficie qu’il devient très difficile d’y croire. Et pourquoi Netflix aurait laissé filer une histoire aussi savoureuse impliquant un tueur en série jusqu’ici non-identifié dans un vulgaire épisode de 31 minutes pour une série de seconde main,pendant qu’il fait tout en son pouvoir pour développer du true crime en rafale comme Making A Murderer, toujours très populaire sur son réseau?
Les autres épisodes, qui exploitent également des histoires d’extra-terrestres et de démons, sont calquées sur le même modèle: des larmes, des larmes ainsi qu’une finale surprise et en suspens, comme si on cherchait à la fois à nous émouvoir et nous terroriser. Les derniers épisodes invitent même à la discussion des experts en OVNI ainsi qu’une médium, qui n’auront absolument rien d’intéressant à raconter. Comme le veut la tradition, les segments de reconstitution nous présentent des effets spéciaux et des performances d’acteurs très limités.
Haunted essaie désespérément de s’élever plus haut que ce qu’il est réellement: un divertissement très léger, du calibre des émissions de fantômes doublées qu’on peut voir sur Canal D, et qu’on consomme d’un œil, en défilant son fil Instagram, question d’être bien productif à l’art de perdre son temps.
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