Voulant s’offrir la peur de leur vie en visitant un parc thématique rempli de maisons hantées, un groupe de collégiens devient bientôt la cible d’un mystérieux assassin.
Un remake de Fun House inavoué penserez-vous en lisant le synopsis et il y a quelques emprunts, en effet. Pourtant, Hell Fest tente plus de s’inscrire dans les films de série en proposant un nouveau tueur vedette. Ce n’est pas parce qu’on connaît la chanson depuis longtemps qu’il est interdit de la fredonner avec bonne humeur lorsqu’elle repasse à la radio.
Oubliez donc les films d’épouvante plus réfléchis comme ceux produits par le studio A24 car vous ne verrez rien de cela ici. Un événement dramatique antérieur, un tueur masqué, des plans subjectifs, un conflit générationnel, de la chair fraîche à décimer: Hell Fest est un véritable slasher. Le lieu isolé est troqué pour un parc d’attractions, mais l’exclusion du groupe à cette société d’adultes n’en est pas moins palpable. La question à vous poser avant de vous rendre en salle est à savoir si vous aimez ou non le genre. Veuillez donc prendre note d’une chose chers lecteurs: il s’avère que votre fidèle serviteur les adore!
Le slasher a connu une apogée de popularité en 1981 exactement, année où les studios ont lancé un régiment de films, devenus presque tous cultes. Cette boulimie de titres similaires en peu de temps est peut-être aussi responsable de la chute du sous-genre. En 1996, Wes Craven et Kevin Williamson ont réussi à remettre les serials killers en selle avec Scream, mais cette deuxième ère du slasher s’est essoufflé aussi rapidement. Depuis, plusieurs cinéastes tentent de réinventer le style, mais personne ne semble réussir assez bien pour en refaire la coqueluche des cinéphiles de genre.
Les scénaristes de Hell Fest se concentrent sur le schéma usuel de ces petites productions comme s’ils recopiaient le scénario d’un des classiques d’antan au propre. Mais au fond, est-ce si mal de superposer Crystal Lake à un parc hanté? On accorde souvent du crédit à celui qui invente et redéfinit, mais celui qui parvient à faire tourner la roue peut être méritant même s’il ne la réinvente pas. En plagiant la formule gagnante, on peut n’en souligner que davantage ses côtés fascinants. Au lieu d’énumérer les clichés du slashers comme le faisait les héros de Scream, les personnages d’Hell Fest énumèrent sans cesse les pièges de ces parcours hantés. Bien sûr, le long-métrage cumule les lieux communs, mais il le fait avec une bonne humeur très plaisante.
Le réalisateur et monteur Gregory Plotkin, notamment responsable des montages de Get Out et Happy Death Day, a su jouer au maximum avec les décors et les maisons hantées qu’il avait en sa possession. Qui n’aime pas ce genre de parcours ou encore les décorations d’Halloween? Sa mise en scène réussit à nous immerger dans ses labyrinthes fantomatiques comme si nous y étions réellement et nous sursautons presque lorsqu’un protagoniste se laisse prendre au piège. On peut lui reprocher, certes, des meurtres un peu anémiques, mais le film est rempli d’imageries ayant pour thématique l’épouvante qui colmatent le manque de gore lors des assauts.
La jeune ontarienne Amy Forsyth (A Christmas Horror Story) a le charisme et la crédibilité des final girls des années 1980 et Bex Taylor-Klaus (la série Scream) est délectable d’exubérance dans un second rôle.
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