NDLR: Cette année, Horreur Québec vous offre une couverture du Hexploitation Film Festival, qui se déroulera du 20 au 22 février prochains à Hamilton en Ontario.
Diablo Rojo PTY est une première. Pour la première fois, des cinéastes panaméens s’attaquent au cinéma d’horreur. Tout de suite, une certaine fraîcheur s’impose. En effet, le film suinte son pays d’origine par tous ses pores. Que ce soit avec le folklore exploité, les décors, les accessoires et même le PTY du titre, qui fait référence au code d’aéroport du pays, on a droit à un authentique film du Panama. Bien entendu, cela vient également avec un certain nombre de défauts, mais il n’en demeure pas moins que le long-métrage de Sol Moreno et J. Oskura Nájera réussit à capter l’attention.
Après une rencontre terrifiante, un chauffeur de bus touristique, son assistant, deux policiers et un prêtre se retrouvent perdus dans la jungle panaméenne. En tentant de rentrer chez eux, ils devront faire face à différentes menaces qui semblent de plus en plus liées à leur passé.
Diablo Rojo est un film profondément imparfait. Il faut le dire d’emblée, son scénario pullule de plusieurs clichés et rebondissements improbables qui feront rire les plus tolérants et soupirer les plus exigeants. Comme c’est le premier et, peut-être, le dernier film d’horreur qu’ils réaliseront, on sent une volonté des cinéastes de tout mettre ce qui leur passe par la tête. Il en ressort un côté «too much» dans le scénario qui ressemble parfois plus à un film à sketchs qu’à un long-métrage. Après quelques minutes, une sorte de pattern s’impose où une menace surgit dès qu’un personnage parle, par hasard, d’une créature folklorique. La fin laisse une hypothèse un peu capillotractée aux spectateurs pour expliquer cela, mais ça reste un peu fatiguant durant le déroulement du film.
Cela dit, ces défauts ne font que rajouter au plaisir potentiel procuré par Diablo Rojo. Il y a un côté amateur que les fans de série B apprécieront. C’est un peu idiot par moment, mais c’est visiblement fait avec beaucoup de coeur. Les tons comiques et horrifiques se mélangent très mal, laissant l’impression que certains personnages jouent dans un autre film, mais l’ensemble demeure charmant. Les maquillages sont parfois risibles, mais les effets spéciaux s’avèrent impressionnants. En effet, il faut le dire, même s’ils n’ont pas beaucoup de moyens, les réalisateurs en mettent plein la vue au niveau du gore. Il y a des entrailles au pied carré et des marionnettistes de talent pour se faire déployer les créatures. Ajoutons également que la photographie est assez belle et que quelques plans sont assez mémorables.
Bref, un petit délire à regarder d’un œil gentiment moqueur avec des amis. Si jamais vous arrivez à mettre la main dessus, il s’agit d’une heure et demie assez divertissante.
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