En octobre dernier, Horreur Québec célébrait ses neuf ans d’existence, un chiffre qui m’a donné le tournis : ça faisait donc presque une décennie que je m’acharnais sur ce projet qui m’est cher?
Pour mettre en contexte : Horreur Québec est un site Web complètement indépendant et non lucratif, généré par une équipe de bénévoles maniaques (dans le bon sens) de cinéma de genre. L’idée, que j’ai cofondée à l’époque en compagnie de Pat Houle, souhaitait traiter de ces films qui ne sont pas toujours abordés chez les plus grands médias, du point de vue du fan (à une exception près, les rédactrices et rédacteurs du site ne sont pas journalistes), tout en mettant de l’avant les projets québécois. Le tout en français, bien évidemment.
Les premiers temps, l’entreprise était un petit groupe de geeks qui s’amusait à tester plein de choses et essayait de trouver sa ligne directrice et son lectorat, mais, au fil des ans, le projet a pris de l’ampleur de manière insidieuse. Soudainement, il fallait quelqu’un officiellement attitré à la correction pour être plus sérieux ou encore, une nouvelle personne était requise à la critique pour répondre à la demande. Oh et pourquoi pas quelqu’un en littérature et un autre en jeux vidéo? En fin de compte, Horreur Québec est devenu une belle équipe de dix-huit personnes à gérer.
En parallèle, le Web évoluait, lui aussi. Tranquillement, c’était moins facile de rejoindre notre public sur des plateformes comme Facebook : les experts disaient qu’il fallait diversifier notre portfolio de réseaux sociaux, sans oublier le volet optimisation pour les moteurs de recherche; des affaires plates, mais ça prenait aussi un peu plus de travail ici aussi. Finalement, c’est notre façon complète de consommer l’information qui s’est transformée et qui a remis en question la place de médias écrits comme le nôtre.
Mais plus important encore, les gens changent aussi avec le temps. L’état d’esprit dans lequel j’ai commencé ce projet il y a presque une décennie n’est plus exactement le même aujourd’hui. Si Horreur Québec me propulsait à ses débuts, il s’est lentement transformé en casse-tête à gérer en même temps qu’un vrai boulot à temps plein. Ajoutez à l’équation une certaine fatigue créative, de même que l’envie d’explorer de nouvelles passions et différents médiums. Pour toutes ces raisons, j’ai donc décidé de cesser mon implication à titre de rédacteur en chef chez Horreur Québec pour relever de nouveaux défis personnels et professionnels.
Quel avenir pour Horreur Québec?
Concrètement, comme j’occupais les postes essentiels au fonctionnement d’Horreur Québec — communications avec les distributeurs, partenariats, approbation et publication du contenu, gestion de l’équipe et des réseaux sociaux, etc. — le site et ses réseaux sociaux tomberont en dormance jusqu’à ce qu’une autre option soit envisagée.
Autrement, Horreur Québec restera en ligne pendant aussi longtemps que possible. Le contenu que l’équipe a pu générer en presque dix ans est trop précieux pour qu’il disparaisse aussi facilement — c’est entre autres plus de 1 600 critiques de films et séries d’horreur que vous pouvez retrouver dans notre catalogue. Notez également que notre groupe Facebook, qui cumule plus de 10 000 membres, reste bien actif.
Sur une note plus personnelle encore, l’expérience Horreur Québec aura été des plus formatrices et m’aura permis de jumeler mes intérêts pour le cinéma de genre et le Web de manière fulgurante, en plus de m’avoir permis de rencontrer des humains formidables, autant au sein de l’équipe que du côté des créatrices et créateurs. Même si l’arrêt d’un média (indépendant ou non) est toujours une triste nouvelle, j’entrevois cette période de changement comme salvatrice et porteuse de renouveau.
Les remerciements
S’en suit une longue liste de remerciements peut-être peu intéressante à lire, mais combien essentielle à mes yeux.
Merci à tous les collaborateurs et collaboratrices passés et présents qui ont travaillé sur Horreur Québec. Merci à Pat Houle, Éric Arseneault, Jean-François Croteau, Élise Lucie Henripin, Kristof G., Annaëlle Winand, Raphaël Boivin-Fournier, Jason Paré, Daniel Leblanc, Simon Lefebvre, Anne Dauphinais, Chloé Leclerc-Gareau, Miguel De Plante, Alexandre Royal Pelletier, Hugo Robbert Larivière, Laurence Handfield, Matthieu Côté, Julia L’Écuyer, Jasmin Houle et Donald Plante; Josianne Massé, on ne t’oubliera jamais; David Magny, qui nous a offert notre premier site Web ainsi qu’à l’aide technique précieuse de Mark Lamond, sans qui Horreur Québec n’aurait pas pu être possible; Bruno Roy et Serge Lafrenière du balado Terreur sur Pod; Alec Dubuc du balado Horreur 360.
Merci aux festivals qui ont cru en nous. Merci à Jarrett Man et l’équipe de SPASM; Frank Appache et l’équipe de Cabane à Sang; Tania Morissette et l’équipe de Fantasia; le Festival du Nouveau Cinéma; CINÉMANIA et Blood in the Snow.
Merci aux distributeurs, éditeurs et différents partenaires qui nous ont fait confiance. Merci aux équipes d’Entract Films, VVS Films, Maison 4:3, h264, K-Films Amérique, Bell Média, Paramount+, Walt Disney Studios Quebec Publicity, Les Films Opale, Communications Mingotwo, AMC Networks, Hollywood Suite, Touchwood PR, Route 504 PR, Communications Annie Tremblay, Allied Global Marketing, Rugicomm, MRGenre Productions, GAT PR, Exile PR, Black Fawn Press, Éditions Somme toute, Éditions Alire, La Maison des viscères, Les Six Brumes et tous les partenaires qui ont pu nous offrir des opportunités en or durant toutes ces années.
Un merci spécial à Danielle Raymond Boisclair et Benoît Delamarre.
Et pour terminer, merci à celles et ceux qui nous suivaient religieusement. Malgré les difficultés rencontrées par les médias écrits ces dernières années, le lectorat d’Horreur Québec ne cessait de croître au fil du temps et il s’agissait d’une solide marque de reconnaissance et de motivation pour nous.
À bientôt?