Avec un prénom comme le mien, Jason, j’étais destiné à m’intéresser à l’horreur (ainsi qu’à la mythologie grecque). Pour ce qui est de mon nom de famille, Paré, je me suis toujours demandé si j’avais un lien de parenté avec un certain Michael Paré, la tête d’affiche des films de science-fiction – un genre que j’adore – The Philadelphia Experiment et Moon 44.

Des intérêts, et questionnements identitaires, qui ont fait de moi un fier représentant de la culture geek. C’est probablement cette passion qui m’a aussi poussé à faire le maximum pour faire la promotion de cette culture dans le cadre de mon travail de journaliste, entre autres au Journal Métro. Avec la faillite de ce dernier, je n’ai eu d’autres choix que de revenir à Horreur Québec et je fus soulagé d’apprendre que la pause n’était que momentanée.
Pour cette résurrection d’Horreur Québec, aussi bien de faire d’une pierre trois coups : parler d’un film inspiré des écrits du grand maître H.P. Lovecraft, réalisé par le regretté Stuart Gordon et qui de plus, célèbre son 40e anniversaire! Eh oui, Re-Animator sortait sur les écrans américains en 1985 – un 18 octobre pour être plus précis – et malgré un succès modeste en salle, il est devenu un film culte par la suite.
Étudiant en médecine à l'université Miskatonic à Arkham, Dan Cain (Bruce Abbott), se cherche un coloc. Pour son plus grand malheur, c’est Herbert West (Jeffrey Combs) qui répond à l’annonce. Bien vite, ce dernier utilise le sous-sol de leur logement pour des expériences plus que douteuses : réanimer des animaux morts. La copine de Dan, Megan Halsey (Barbara Crampton), lui avait pourtant conseillé de bien réfléchir avant d’accepter West comme coloc…
« Herbert West a bien la tête sur les épaules… et une autre sur son bureau! » Cette accroche, écrite bien en évidence sur l’affiche de l’époque, ne laisse aucun doute : Re-Animator mise sur l’humour pour plaire à son public. Malgré tout, cela n’a pas empêché Stuart Gordon de conserver avec son premier long métrage l’aspect sinistre et dérangeant de la nouvelle de H.P. Lovecraft, en y ajoutant en revanche un ingrédient de son cru : de la perversité.

En effet, comme ç’a souvent été le cas dans ses films par la suite, Stuart Gordon ne se gêne pas pour dénuder son actrice principale et y injecter des scènes qui font frémir… de dégoût. Un dégoût alimenté par les expériences grotesques d’Herbert West et les effusions de sang et de tripailles qui en résultent (se faire étouffer par un intestin qui s’enroule autour du cou, fallait quand même y penser). Mais surtout, par l’attitude libidineuse de son nouvel ennemi, le docteur Carl Hill (David Gale).
Car, même une fois décapité – condition qui provoque normalement la mort, si West n’avait pas eu la (brillante?) idée de le réanimer – le docteur Hill demeure obsédé par les courbes généreuses de Megan. À un tel point où il pousse l’audace jusqu’à dénuder et attacher la pauvre jeune femme sur une table d’autopsie afin de lui faire un cunnilingus en tenant de ses mains sa tête décapitée entre les cuisses.

Bref, malgré le ton humoristique de l’œuvre, Re-Animator dérange et c’est tant mieux. Réanimer des morts, ce n’est pas un acte particulièrement rassurant en soi, surtout lorsqu’on constate la profonde souffrance que ressentent les cobayes d’Herbert West.
Deux suites, réalisées cette fois-ci par Brian Yuzna (Society), ont été produites respectivement en 1990 et 2003 et mettent toujours en vedette Jeffrey Combs. Si Bride of Re-Animator vaut quand même le détour, on ne peut malheureusement pas dire la même pour Beyond Re-Animator.
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