Après une période de repos indéterminée où l’équipe d’Horreur Québec flottait dans les limbes en attente d’un nouveau lieu à hanter, c’est enfin aujourd’hui que nous revenons parmi le monde des vivants. Porté.e.s par un nouveau vent de fraîcheur, nous sommes fébriles à l’idée de vous retrouver, chers cinéphiles aguerris! Pour les nouveaux lecteurs et les nouvelles lectrices qui se joignent à nous, permettez moi de me présenter.
Mon nom est Laurence, bachelière en études cinématographiques, travailleuse culturelle et céramiste à temps partiel. Je serai votre référence en matière d’analyse approfondie depuis une lentille queer et féministe. Il m’est effectivement impératif de mettre en lumière la marginalité à travers le genre de l’horreur, une thématique qui est plus omniprésente qu’on puisse l’imaginer et souvent sous-représentée.
À défaut de ne pas avoir travaillé mes muscles de rédaction lors de cette phase transitoire, j’ai pu prendre le rôle de la spectatrice passive qui consomme du contenu de divertissement sans réfléchir. Pour être parfaitement honnête, il m’est presque impossible de ne pas disséquer ce que je regarde : voici donc une courte rétrospective des oeuvres qui m’ont le plus marquées entre janvier et avril 2025.
Companion (2025) – Drew Hancock
Le 2 février dernier, à l’occasion de ma fête d’anniversaire, je décide de réunir mes ami.es dans une salle de cinéma afin d’assister à une projection de Companion, un film de Drew Hancock. Iris (Sophie Thatcher), accompagne son amoureux (Jack Quaid) et ses ami.e.s dans un charmant chalet en nature. La rencontre initialement cordiale, tourne rapidement à la catastrophe…
Le verdict : sans tout divulgâcher, ce thriller futuriste pastel est rafraîchissant dans son originalité, même s’il emprunte son concept à des films comme Ex-Machina (2014) d’Alex Garland par exemple. On traite de l’objectivation des femmes (ou simplement de l’humain en général) dans un contexte dystopique où nos liens sociaux, romantiques et sexuels s’effritent sous le poids des intelligences artificielles. Le film impose un questionnement sur la nature même de l’amour dans un environnement où la technologie déshumanise tout ce qui bouge, et qui de surcroit efface graduellement notre empathie. Drôle, dynamique et porté par de talentueux acteurs et actrices, Companion promet assurément de vous faire passer un bon moment en plus de vous faire cogiter.
The Handmaid’s Tale (2017-2025) – Bruce Miller
Depuis 2017, la série The Handmaid’s Tale bat son plein. Ce n’est que récemment, après avoir pris le temps de lire le roman original de Margareth Atwood (1985), que j’ai décidé d’enfin m’immerger dans l’univers cinématographique de Bruce Miller. Pour ceux et celles qui ne sont pas familier.è.s avec le concept, nous sommes au au cœur d’une société américaine totalitaire appelée Gilead. Souffrant d’un problème de fertilité, les dirigeants exclusivement masculins y développent de nouvelles classes sociales où les femmes n’ont plus aucune liberté et où la religion prône. Qu’elles soient des Servantes (forcées à enfanter contre leur gré), des femmes de commandants, des Marthas (attitrées aux tâches domestiques) ou des travailleuses du sexe illégales : les femmes ne peuvent plus lire, ni écrire, ni être considérées comme des êtres humains dignes d’être respectés.
Je me suis attaqué, tranquillement mais surement à cette hexalogie mettant en vedette Elisabeth Moss, en prenant de longues pauses entre les saisons pour reprendre mon souffle. Avec les nouveaux épisodes de la saison finale qui sortent au compte-goutte depuis quelques semaines, je peux enfin dire que je suis à jour!
Le verdict : je classe ici cette série dans le genre de l’horreur réaliste, parce que ce qu’on y voit reflète malheureusement le climat de terreur que plusieurs vivent actuellement dans certains pays, notamment aux États-Unis avec ce qui s’érige depuis la réélection de l’homme orange dont on ne doit pas prononcer le nom. Ce qui se déploie dans The Handmaid’s Tale est un avertissement, un représentation de ce que couterait l’abolition de la liberté de choisir, de l’autonomie corporelle et sexuelle et des droits fondamentaux des personnes issues de la communauté LGBTQIA2S+. Avec ses performances exceptionnelles et ses nombreuses scènes déroutantes, la série appelle à la résistance, mais surtout à la compassion et l’ouverture d’esprit.
À très bientôt !
Drôlement mais sans surprise, je remarque que mes sélections partagent la même trame de fond dystopique où l’oppression des femmes et des personnes marginalisées est décuplée, jusqu’a défigurer la réalité . La société actuelle semble régresser face aux droits fondamentaux. L’extrême droite s’enracine tranquillement partout à travers le monde et l’inquiétude grandit : il est évident de voir cela transparaît dans nos médias culturels.
En me lisant dans le futur, vous constaterez mon habitude à établir le lien entre ce que nous voyons à l’écran et ce que nous vivons dans la vie. J’espère qu’il s’agira d’une perspective intéressante et pertinente pour vous, et si oui, je vous dit alors à très bientôt !
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