En 2014 nous quittait un homme qui a marqué à sa façon l’imaginaire de bien des fans de science-fiction et d’horreur partout dans le monde. Profitons de la sortie prochaine de Alien: Covenant, le nouvel opus de la série lancée en 1977 par Ridley Scott, pour se rappeler de H.R. Giger, cet artiste incroyable à l’origine de bien des cauchemars.
Le jeune Suisse fait d’abord des études en architecture et en dessin industriel, puis travaille quelques temps en design d’intérieur avant de se consacrer à son art macabre et surréaliste à temps plein pour le cinéma, en tant que plasticien, graphiste, illustrateur, sculpteur et designer.
Mélange glacial entre la chair et la machine, ses visions sont de fait qualifiées de biomécaniques, alliant allègrement visages purulents et outils métalliques, lames acérées et organes génitaux. Sous son aérographe, un pénis devient la longue tête d’une créature extraterrestre; en sculpture, des fœtus deviennent les balles d’un fusil.
Amateur de musique, il réalisera quelques pochettes de disques; entre autres celles de Blondie et des groupes Emerson, Lake and Palmer et Magma. Il fera également le design de boîtes de nuits, un pieds de micro pour le groupe Korn, des guitares pour le fabriquant Ibanez ainsi que le branding pour un spiritueux à l’absinthe. Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici est sa participation dans diverses œuvres cinématographiques.
Le plus connu est évidemment Alien de Ridley Scott, dont il guide l’esthétique en dessinant la créature xénomorphe et le vaisseau-mère. Il sera malheureusement seulement crédité comme inspirateur sur les opus suivants, à part pour Prometheus en 2012 qui lui fit de nouveau une belle et grande place. Il est intéressant de noter que Ridley Scott l’avait remarqué à cause de ses dessins pour le projet Dune, qui n’a jamais abouti sous cette première forme, avant de ressurgir quelques années plus tard piloté par un autre artiste.
Il participera aussi à Polteirgeist II, mais seul son dessin de la créature que le père de famille vomit après avoir bu le ver-monstre au fond de la téquila restera au montage final, à cause de divergences de production; il en sortira bien déçu.
Son talent sera de nouveau enfin exploité à sa juste valeur dans Species (Roger Donaldson, 1995) où l’hybride Sil cherche à s’accoupler à tout prix à des hommes afin de pondre une armée qui détruira l’humanité.
L’homme est décédé à l’âge de 74 ans des suites d’une vilaine chute, mais gageons que ses visions macabres resteront longtemps dans notre imaginaire. On en a la preuve d’ailleurs dans l’ouvrage Erotic Biomannerism, où l’on peut admirer son travail en plus de celui de plusieurs artistes s’inspirant de ses créations biomécaniques, dont Hackbarth, Beksinski, Hayashi et Poumeyrol.
Pour les chanceux qui iraient en Suisse, deux de ses bars existent encore et un impressionnant musée ouvert par sa dernière femme lui est entièrement consacré.
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