Des choses terribles se passent à L’Asile de St-Iscariote. Depuis que la nouvelle directrice Beaumont est entrée en poste, les patients de l’établissement servent de cobaye à d’étranges expériences. Prisonnier de cet enfer, un patient du nom de Jean-Baptiste est déterminé à s’évader de l’asile. Pour y arriver, il aura besoin de l’aide de deux autres patients, Frédéric-Alexandre et Javier.
Jardin Mécanique est à la base le nom d’un trio musical alliant le théâtre et les arts visuels qui a produit deux albums jusqu’à maintenant. Si on en entend parler depuis longtemps dans le monde de l’horreur et du métal, l’auteur de ces lignes doit avouer qu’il n’a jamais été particulièrement attiré par cette formation qui flirte carrément avec l’opéra rock horrifique. L’Asile de St-Iscariote est donc une adaptation BD des personnages que le trio incarne sur scène et, plus précisément, de la genèse de ceux-ci. Ce sont d’ailleurs deux membres de la formation, Sylvain de Carufel et François de Grandpré, qui ont écrit le scénario. Ce n’est pas le seul produit dérivé du groupe: il y aurait également de la bière à leur effigie.
Les dessins ont été fait par le talentueux Jeik Dion. Connu pour ses adaptions en BD du film Turbo Kid et des romans jeunesses< em>Amos D’Aragon, Jeik Dion est l’un des artistes québécois les plus talentueux de sa génération. Les dessins de L’Asile de St-Iscariote sont à la fois magnifiques et effrayants. Le découpage est dynamique, voire brutal à certaines occasions. Situé dans un univers victorien typique de la littérature gothique, Jeik Dion a volontairement usé ses images. En effet, des égratignures ont été ajoutées sur les dessins et les couleurs sont composés de taches disparates qui semblent décolorées, ce qui amplifie l’impression de folie qui se dégage du récit.
Malgré certaines craintes au départ, on n’a pas affaire ici à des gentils fous, comme dans un récit de Tim Burton. Au contraire, les personnages sont de véritables psychopathes, particulièrement Jean-Baptiste, qui ne se gêne pas d’employer la violence pour arriver à ses fins.
D’accord, le concept de l’asile dirigé par un savant-fou (savante-folle?) n’est pas nouveau, mais le récit est tellement riche du côté des rebondissements, et certaines images tellement cauchemardesques, qu’on prend véritablement plaisir à lire cette BD. Souhaitons qu’une suite sera bientôt mise en chantier, tellement cette collaboration s’avère au final réussie.
La BD qui contient une centaine de pages a été éditée par le Studio Lounak (également éditeur des Turbo Kid). Elle est disponible en librairie depuis le 22 mai 2018.
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