crawler sv bell

[Je me souviens] « Crawler » : 50 tonnes d’amusement

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3.5
Note Horreur Québec

Présenté en première mondiale à Fantasia en 2009, Crawler aurait certainement mérité plus d’attention au fil des années. Mentionnons que le film a tout de même été vu outre-mer. Il est paru en version russe, tchécoslovaque et même indonésienne. Pourtant, force est de constater que ce titre n’est pas si connu par les fans québécois. Le cinéma indépendant a souvent la vie difficile, peut-être chez nous encore plus qu’ailleurs. On image la situation lorsque l’expression «film de genre» s’ajoute à l’équation.

Sur un chantier de construction situé dans la campagne québécoise profonde, de curieuses morts surviennent. Il se trouve qu’un tracteur maléfique et extraterrestre s’en prend subitement aux ouvriers.

Il est difficile de croire qu’un récit aussi farfelu ait vu le jour au Québec. N’en déplaise à ceux qui détiennent les bourses de la production québécoise, qui vénèrent les drames familiaux et adorent réadapter sans cesse les mêmes romans du terroir, il existe un marché en marge. Il est vraiment dommage que les institutions finançant notre cinéma ne comprennent pas qu’il y a un public pour ce genre de films ici.

crawler

Crawler est réalisé par le québécois Sv Bell, de son vrai nom Sylvain Bellemare, qui a plusieurs longs-métrages à son actif, en plus d’être illustrateur, graphiste et peintre. Les fans ont pu découvrir une partie de son œuvre au kiosque de sa boîte Black Flag Pictures, présent dans plusieurs conventions. Il s’agit d’un artiste multidisciplinaire qui a profité de la pandémie pour devenir le modérateur de l’encan Horreur Fanatik, où il place aux enchères chaque samedi soir une nouvelle toile dédiée à l’horreur.

Il devient difficile d’adopter un regard sérieux pour un film avec un synopsis du genre. L’idée originale Crawler génère une kyrielle de clins d’œil, passant de Maximum Overdrive à Christine, mais où on ressent aussi le remous des vieux films de drive-in des années 1950 et 1960. Cela dit, ce qui rend son scénario intéressant, c’est aussi sa conscience des limites budgétaires et techniques. On voit très souvent de petits longs-métrages trop ambitieux qui trahissent leur faible mise de fonds par des effets ringards.

Il y a un savoir-faire technique indéniable derrière la caméra. Sv Bell manifeste une grande inventivité dans sa manière de mettre en scène ce chaos horrifique. Dès que le personnage de l’ouverture retire diaboliquement la bâche et nous présente le monstre de métal, le spectateur se laisse porter par le délire. Crawler un véritable plaisir coupable. C’est une petite série B bien assumée, extrêmement bien troussée pour son budget. Cette frénésie filmique pourrait faire compétition à beaucoup de productions de la chaîne SyFy, souvent sans âme, mais qui récoltent tout de même du succès.

Les acteurs adoptent le ton voulu par le film. La facture caricaturale de leur jeu fait aussi partie de cette débauche d’amusement.

Crawler est disponible sur:

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