La musique disco ne plaît certainement pas à tous et c'est le cas de Duane Lewis (Jérémie Earp-Lavergne, Le Jeu). Ayant vécu un traumatisme lors de sa jeunesse, Duane ne peut retenir ses pulsions meurtrières lorsqu’il entend les premières notes et les mélodies de ces chansons endiablées. Fuyant la police de New York, il s'exile à Montréal dans le but de passer incognito. Saura-t-il résister à ses pulsions?
Pour son premier long-métrage paru en 2013, Renaud Gauthier nous propose une reconstitution parfaite des années 70 où le disco était à son apogée. Discopath nous plonge tête première dans cette période délurée où la musique était en avant-plan. Le réalisateur fait preuve d’un talent remarquable pour recréer des plans de la métropole de l’époque. Il cadre habilement les vestiges du passé afin de maintenir l’illusion. Tout au long du visionnement, on s’exclame devant le magnifique esthétisme du film, franchement impressionnant pour un premier long-métrage.
Malheureusement, le tout se gâte avec la qualité du scénario. Écrit par Gauthier, l’histoire de Discopath présente plusieurs faiblesses, dont les motivations meurtrières de Duane. Sans trop en dévoiler, l’impact du traumatisme vécu par le tueur semble peu crédible. Est-ce que cela peut réellement pousser quelqu’un à commettre l’irréparable? On en doute fort.
De plus, les dialogues risibles interprétés par de mauvais comédiens risquent d’en faire décrocher plus d’un. Par conséquent, la tension dramatique perd beaucoup de son efficacité. Ingrid Falaise (Mémoire Vives) se démarque par la médiocrité de son interprétation du personnage de soeur Mireille. Les scènes où elle partage la vedette avec Pierre Lenoir (Le Baiser du Barbu) sont si peu naturelles qu’elles provoqueront hilarité ou découragement, selon. C’est dommage, car ces aspects donnent un ton très amateur au film. Sandrine Bisson (1991, Terreur 404) réussit cependant à tirer son épingle du jeu.
On se doit par contre de mentionner les effets gores de Rémi Couture, qui nous démontre encore une fois son talent indéniable. Le meurtre de deux jeunes adolescentes à coups de microsillons en est un bon exemple. On en aurait même pris davantage. Par ailleurs, au niveau de la mise en scène, Gauthier réussit à dépeindre ses meurtres en magnifiques tableaux. Le premier homicide sous le plancher de danse est franchement inventif et rend un vibrant hommage aux films d’horreur des années 70. Cette image restera avec vous longtemps.
Avec une excellente trame sonore, Discopath demeure tout de même un vrai bijou visuel sur l’époque disco malgré ses nombreux défauts.
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