Le policier de Montréal Raymond Pope (Conrad Pla) se voit forcé d’enquêter sur la mystérieuse disparition de sa femme. Ses indices le mèneront rapidement à faire la connaissance de la plantureuse et énigmatique Elizabeth Kane (Caroline Néron) qui semblerait être, de toute évidence, la réincarnation de la légendaire comtesse Erszébet Bathory; la plus connue des tueuses en série qui vécut en Hongrie durant le XVIe siècle et qui aurait assassiné plus de 650 jeunes femmes entre 1590 et 1609, afin de conserver sa beauté éternelle.
À sa sortie, en septembre 2004, Eternal a réussi à rassembler plus de 33 000 spectateurs dans les salles du Québec; du jamais vu pour un film québécois de genre à l’époque. Pratiquement inaccessible en version originale anglaise, le public québécois s’est alors vu imposer un doublage médiocre qui n’a certainement pas aidé à la mauvaise réputation du film. Bref, pour le besoin de cette chronique, le long-métrage de Wilhelm Liebenberg et Federico Sanchez a été revu dans sa langue originale pour d’être le plus juste possible afin de pouvoir se poser la question: Eternal est-il aussi mauvais que dans nos souvenirs?
Certes, cette incontournable histoire de la mythologie vampiresque a déjà été mieux traitée. Un exemple parmi tant d’autres: Les lèvres rouges (ou Daughters of Darkness) de Harry Kümel présenté de manière plus élégante. Nous avons surtout droit ici à un thriller érotico-policier d’horreur aux allures d’un slasher. Une enquête policière, des filles nues et beaucoup de sang. Avec une esthétique plutôt intéressante, Eternal n’est pas désagréable pour les yeux. C’est surtout au niveau du scénario qu’il perd ses points: quelques lacunes se glissent dans l’intrigue où plusieurs invraisemblances, répliques faciles et denouements beaucoup trop rapides se font voir le bout du nez.
Ses interprètes se débrouillent, malgré tout, assez bien. Conrad Pla (Riddick) a parfaitement la tête de l’emploi dans son rôle de policier désespéré aux côté de Caroline Néron (L’âge des ténèbres) qui, à l’aide de son plus bel outil de travail, se glisse confortablement sous les traits sexy d’une sanguinaire assassine, mais rappelant sans cesse le personnage de Sharon Stone dans Basic Instinct. Mention spéciale à Victoria Sanchez (Pyewacket), terrifiante dans le rôle d’Irina, sous-fifre d’Elizabeth.
Malgré quelques choix artistiques douteux (comme quelques plans montés de manière discutable ou La Bohème d’Aznavour placardée du début à la fin), Eternal n’est certainement pas aussi pauvre que dans nos souvenirs. Peut-être parce que le Québec a fait pire depuis sa sortie (Le poil de la bête, Le Scaphandrier), un nouveau visionnement s’impose afin de décider s’il mérite véritablement sa réputation de navet qui lui colle à la peau depuis les quinze dernières années.
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