Après qu’une prostituée (Geneviève Brouillette) ait dévoilé, durant un procès, une liste de gens importants avec qui elle aurait eu des relations sexuelles, plusieurs crimes mystérieux sont commis alors que quelqu’un semble vouloir cacher la vérité. Après avoir réalisé quelques vidéoclips et un court-métrage, le maintenant renommé Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club, Sharp Objects) nous arrivait avec son premier long-métrage; un thriller présenté pour la toute première fois au Cinéfest Sudbury, le 23 septembre 1995.
Non, Liste noire n’est pas un film d’horreur typique, mais il joue très souvent avec les codes du genre et prit l’affiche à l’époque où les thrillers avaient la cote aux États-Unis. D’ailleurs, ce premier scénario de Sylvain Guy (Détour, Mafia Inc.) regorge de références et de clichés de ces intenses suspenses américains des années 90.
L’idée de base n’était pas mauvaise, mais les trop courtes 90 minutes ne seront pas assez pour subvenir au développement des personnages et de l’intrigue, déjà très mince. À plusieurs reprises, on se questionne à savoir si on a manqué quelque chose tellement le récit déboule à toute vitesse. Résultat: on se retrouve avec des protagonistes unidimentionnels qui auraient gagné à être beaucoup plus étoffés pour une telle histoire.
En revanche, la distribution est probablement ce qui retient notre intérêt. Michel Côté (Sur le seuil), Geneviève Brouillette (Funkytown), Sylvie Bourque (Moïse, l’affaire Roch Thériault) et Raymond Cloutier (La peau blanche) offrent des performances crédibles… sauf lors du dernier acte, plutôt prévisible, où Côté sombre cruellement dans la caricature alors que tout devient risible.
Heureusement, le réalisateur de C.R.A.Z.Y. et Big Little Lies a connu des jours plus heureux par la suite. Sans être un navet, Liste noire fait partie de ces oeuvres qui passent difficilement l’épreuve du temps et qui a su surfer sur la vague de l’époque. Malheureusement, un bon thriller, si on se répète sans cesse que nous sommes en 1995, mais maintenant devenu un film trop simplet pour s’en soucier et trop dépassé pour s’y attarder.
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