Under the Scares offre un portrait du monde du cinéma d’horreur indépendant, en particulier des films à petits budgets. Mélangeant extraits et entrevues, et avec plusieurs personnalités ayant fait leurs parcours dans ce domaine, le documentaire tente de définir le cinéma indie, tout en discutant des problèmes que les réalisateurs ont dû franchir durant leur carrière.
Steve Villeneuve en était peut-être à ses débuts en tant que cinéaste avec le film d’anthologie Stories of a Gravedigger (avec David Aubin et Simon Geraghty) en 2006, mais il en a fait du chemin pour conclure Under the Scares, sorti quatre ans plus tard. Le réalisateur a développé avec ce projet une passion à voyager vers les conventions afin de rencontrer célébrités et fans passionnés, et pas moins de 50000 km de route ont été nécessaires pour tourner ces entrevues.
Avec ce documentaire, Steve s’est intéressé aux films d’horreur indépendants. Devant la caméra défilent bon nombre d’acteurs, réalisateurs, producteurs, critiques, distributeurs d’ici et d’ailleurs, dont George A. Romero, Herschell Gordon Lewis, Lloyd Kaufman, mais également les Québécois Maurice Devereaux et SV Bell. Chacun d’eux discute du sujet et partage leurs expériences personnelles.
Le documentaire débute par définir brièvement le cinéma d’horreur indépendant en introduction avant de séparer son sujet en chapitres correspondant aux étapes de la production d’un film. On parle de l’écriture et de la pré-production, du tournage et de la direction d’acteurs, de la visibilité, de la distribution, du tournant numérique, puis du phénomène des conventions. À mesure que les entrevues défilent, on se rend compte que le sujet n’est pas tant le cinéma d’horreur indépendant, mais plutôt sa conception. Chaque invité discute principalement de ses mauvaises expériences et on en apprend davantage sur comment ne pas faire un film d’horreur indépendant, plutôt que d’en faire l’éloge. Il est surtout question des erreurs que les cinéastes peuvent avoir commises et des pièges à éviter. Pour un réalisateur en herbe, il s’agit d’une mine d’or de conseils qui peut grandement aider un parcours artistique. On aurait toutefois aimé plus de quoi faire pour réaliser un bon film, alors que les quoi ne pas faire prennent la quasi-totalité des entrevues.
Parallèlement, on nous montre des images des coulisses de Stories of a Gravedigger, où une narration partage l’expérience de tournage du film indépendant. Les séquences sont peu nombreuses et détonnent du reste du documentaire. Si on ne connaît pas déjà Steve Villeneuve et son film d’anthologie, on ne comprend pas nécessairement qu’il s’agit d’une expérience personnelle du réalisateur servant d’exemple. On a tendance à retenir ce qui est dit lors des entrevues.
Pour les amateurs de cinéma indépendant, il est conseillé de sortir papier et crayon, car on a droit à de riches extraits de films peu connus qui ne demandent qu’à être découverts, comme End of Line de Maurice Devereaux. Ces séquences ne sont pas toujours les productions des cinéastes qui s’entretiennent à l’écran, mais servent très souvent à souligner leurs propos.
Même si Under the Scares a maintenant 11 ans, le documentaire demeure pertinent et peut aider bon nombre de jeunes cinéastes à se frayer un chemin dans leur quête difficile. Sinon, il reste que ce type de cinéma est à découvrir et à encourager. Une suite est en chantier, mais le projet a été mis sur la glace pour faire place à une autre passion de Steve Villeneuve: Evil Dead, et c’est l’an dernier qu’on a pu voir Hail to the Deadites, dont la sortie vidéo se fait toujours attendre.
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