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[Jeux vidéo] « Conscript » : une vieille guerre perdue dans de vieilles idées

Quoi de plus décevant que de voir une œuvre avec de belles idées et de grandes ambitions, mais qui n’a au final pas les moyens de ses ambitions? Le climat médiatique dans lequel nous vivons est pourvu de productions en nombre quasi infini, promettant plusieurs opus et nouveautés pour tenter d’attirer notre attention, et le domaine des jeux vidéo n’en est pas exempt. L’originalité n’étant pas toujours au rendez-vous, l’annonce d’un jeu d’horreur sur la Première Guerre mondiale, une ode aux vieux classiques tels que Resident Evil et Silent Hill aurait de quoi faire saliver, mais pourtant Conscript de Catchweight Studio peine à lever.

La bataille de Verdun, connue communément comme La Grande Boucherie, est l'une des plus sanglantes de la Première Guerre mondiale. André est conscrit du côté de la France et tente de survivre. Son frère est perdu et blessé et il fera tout pour le retrouver, mais aussi pour survivre à tout prix à ce grand conflit.

L’expérience débute pourtant de bon augure, avec un style visuel très léché. Une sorte de mixture entre le pixel et le réalisme fort bien réalisé réussit à amener des détails précis dans les environnements ainsi qu’à rendre les mouvements des personnages fluides. Avec une prise de vue isométrique, un pari considérant le genre qu’est l’horreur de survie, le choix du design est un succès alors que la désolation et la misère que cette guerre a engendrées sont finement traduites à l’écran.

Le positif continue aussi par un très clair respect pour le matériel source, c’est-à-dire l’Histoire avec un grand H. Les affiches de propagande, les uniformes, les appellations pour les soldats et les ennemis (les poilus contre les boches), tout est mis en place pour bien se situer temporellement ainsi que géographiquement. Autant la sélection des armes, le choix de la bataille de Verdun comme cœur du récit et même l’architecture poussent très fort vers l’authenticité et particulièrement bien sur cet événement que fût la Première Guerre mondiale.

C’est avec certains éléments clés du design d’un jeu vidéo que tout se met à capoter. Malgré les visuels, certains choix pour rendre hommage aux vieux titres du genre se font au détriment de la jouabilité. Le premier, et le plus important de ceux-ci, est la gestion de l’inventaire. Devoir jongler avec des armes, des munitions, des objets de soins et autres est un classique du genre, mais l’espace est non seulement très limitée, mais devient surtout rapidement un problème dès que les objets importants pointent le bout de leur nez. Les clés, outils et autres occupent un emplacement dans le sac de votre personnage qui peut rapidement s’encombrer, faisant en sorte que les autres éléments désirables doivent très souvent être abandonnés et même sacrifiés. Cela rend cette gestion rapidement pénible, surtout avec peu d’endroits disposant de coffres pour déposer nos surplus.

Le combat en est un autre, très inégal et malheureusement penchant plus souvent vers le négatif dû au problème mentionné précédemment. Les balles et les armes, autant de tir que de mêlée, prennent beaucoup de place et sont parfois un peu irritantes à gérer. Avec des ennemis qui requièrent plusieurs coups de pelle ou un nombre copieux de balles pour les éliminer, on doit souvent opter pour l’évitement plutôt que l’affrontement, surtout dans les débuts du jeu. Plus tard, avec un meilleur choix d’armes et des améliorations notables, on pourra survivre et confronter lesdits boches, mais le combat reste toujours un peu un problème, surtout au corps-à-corps où devoir charger son coup comme l’on ferait avec un fusil devient une sorte de mauvaise blague et surtout du mauvais design. Ajoutant à cela la gestion de la vermine qui dévore les cadavres laissés après votre passage et qui peut empoisonner votre personnage, les chances sont rarement de votre côté, et ce de manière plutôt agaçante.

Pourtant rempli de petites idées intéressantes, de clins d’œil historiques, d’une présentation puissante et de bonne volonté, Conscript peine à voir dû à une vision un peu trop restrictive, voire punitive des vieux jeux auquel il rend hommage. Quelques décisions différentes auraient pu en faire un classique, mais le titre restera purement destiné aux fervents nostalgiques plutôt qu’à celles et ceux recherchant la prochaine pépite d’or en termes de jeux d’horreur. Dommage.

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2.5
Note Horreur Québec

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