Après de nombreux retards, SIE Bend Studio nous propose enfin le très attendu Days Gone. Malheureusement pour eux, les critiques, surtout américaines, furent très mitigées lors de son lancement en avril dernier. Apparemment, ces derniers avaient reçu une version remplie de bogues. Par conséquent, plusieurs sont maintenant rébarbatifs à acheter ce nouveau titre. Ont-ils raison de se méfier? Malgré que le joueur s’embarque dans une ballade à moto parsemée de quelques nids de poule, il serait quand même fou de s’en priver!
Le joueur incarne Deacon St. John (Samuel Witwer, The Mist), un motard anciennement chasseur de prime. Un virus se propage rapidement au sein de la population, les rendant extrêmement violents. Deacon, accompagnée de sa femme Sarah et son ami Boozer, tente de trouver un endroit pour être en sécurité. Sarah se fait donner un coup de couteau par une personne infectée. Le groupe trouve un hélicoptère d’une organisation scientifique, NERO, où la blessée pourra être soignée. Malheureusement, puisqu’il n’y a pas de place pour Boozer, Deacon décide de rester avec lui. Deux ans plus tard, nos deux comparses parcourent les routes de l’Oregon, maintenant envahies par les mutants, à la recherche de réponses concernant le sort de sa douce moitié.
Il faut bien se l’avouer, le scénario de Days Gone n’est ni le plus créatif, ni le plus fascinant. Difficile d’y jouer sans que plusieurs références nous sautent aux yeux. Pensez à un mélange entre World War Z et Sons of Anarchy avec une jouabilité semblable à la franchise Far Cry et un brin de l’excellent Last of Us. Tout de même, lors des multiples missions offertes, les créateurs ont su maintenir l’attention en proposant des personnages bien développés et attachants. Les joueurs ont même droit à des moments émouvants avec certains d’entre eux. La rencontre entre Tucker et Lisa est particulièrement émotive; on ressent très bien la sincérité de ces anciennes voisines heureuses de se revoir. Touchant.
Parlant de missions, elles sont particulièrement nombreuses, sans toutefois faire preuve d’une grande variété: brûler des nids de mutants, vider des camps de Reapers, explorer des bases scientifiques du groupe NERO, remplir des contrats de chasseurs de prime, etc. Vous n’êtes pas obligés de les réaliser, mais ces missions secondaires sont utiles pour augmenter votre expérience, développer de nouvelles habiletés et obtenir des nouvelles recettes de fabrication d’objets. Malgré la répétition, on ne tombe jamais dans l’ennui et l’expérience reste toujours aussi amusante. De plus, le monde est parsemé de clans qui vous enverront en missions variées. Plus vous les accomplissez, plus les clans vous feront confiance et, par conséquent, débloqueront de meilleures armes et proposeront des améliorations à votre moto: des atouts qu’on ne peut négliger! Comptez donc plusieurs heures d’investissement dans votre aventure si vous les faites toutes; peut-être une cinquantaine d’heures et plus.
Les mutants ne se comparent que très peu aux zombies. Ils partagent bien certaines similarités, mais font preuve d’une intelligence supérieure: ils hibernent le jour, créent des nids et voyagent en groupe. Il est à la fois impressionnant et terrifiant de croiser une première horde d’une centaine de ces monstres. Leurs cris sont assez efficaces et donnent froid dans le dos. Dès qu’ils s’amènent, on a simplement envie de prendre ses jambes à son cou et déguerpir au plus vite.
Par ailleurs, la musique, parfois folk, parfois orchestrale, est toujours parfaitement dans le ton. Les quelques pièces qui nous accompagnent lors de grands voyages en moto réussissent à apporter une grande charge émotive au récit.
L’irritant majeur est définitivement dans la synchronisation des dialogues, du moins dans la version française. Parfois, les conversations sont tellement décalées qu’elle deviennent ridicules et risibles. Le décalage peut être d’une dizaine de secondes. En espérant que le tout soit rétabli avec une mise à jour. Aussi, le degré de difficulté n’est pas très élevé lorsque le joueur choisit le mode normal. Oui, Deacon meurt à quelques reprises, mais c’est souvent dû à l’oubli de se soigner ou à notre propre stupidité. Ceux qui recherchent un défi devraient définitivement choisir le mode difficile. L’intelligence artificielle des ennemis est également inégale: parfois, leurs réactions sont adéquates et stratégiques pour essayer de vous rendre la vie plus difficile, mais à d’autres occasions, leurs choix peuvent devenir douteux.
Days Gone présente certes quelques problèmes techniques, mais l’expérience dans les décors enchanteurs de l’Oregon est pleinement satisfaisante. Au final, l’attente en valait certainement la peine.
Le jeu est offert en exclusivité pour la PS4.
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