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[Littérature] La soif: une brise nordique qui donne froid dans le dos

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8.5
Note Horreur Québec

Il y a dix ans, nous connaissions un engouement planétaire pour les romans policiers scandinaves. Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes (premier livre de la série Millenium) de Stieg Larsson a braqué les projecteurs sur la Suède et permis d’affirmer que les pays de l’Europe du Nord s’épanouissent à merveille dans le polar.

Avec La Soif (titre original, Tørst), c’est au tour de la Norvège de nous éblouir. Dans ce onzième opus de la série Harry Hole, Jo Nesbø tire son célèbre policier de la retraite afin de le confronter à un tueur au dentier métallique et acéré. Les jeunes femmes de la ville d’Oslo sont sous l’emprise de la peur suite à la découverte du corps d’Elise Hermansen, retrouvée dans sa chambre à coucher à demi nue, une plaie béante au cou et exsangue dans son appartement aux serrures non forcées. Les médias s’enflamment lorsqu’on trouve une nouvelle victime dans des conditions semblables. Le «vampire» qui chasse ses proies sur Tinder devient le sujet sur toutes les unes. Certains détails sordides des meurtres sont communiqués au public grâce à une fuite mystérieuse au sein du corps policier. Harry Hole et Katrine Bratt, directrice d’enquête, devront réviser leur méthode de travail puisqu’il y a un traître parmi leur équipe restreinte. Plusieurs indices des scènes de crime laissent sous-entendre que le coupable serait Valentin Gjersten, un ancien rival de Hole (Police, 2014) qui s’est évadé de prison. Mais est-ce réellement le cas ou s’agit-il d’un coup monté?

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Il est souvent difficile de croire à une chasse à l’homme aussi rocambolesque que celle racontée dans les polars. Un psychopathe aussi original et rusé reste peu plausible, mais cette histoire est si finement tissée et étayée de multiples explications psycho-scientifiques qu’une certaine vraisemblance en émane. Lorsqu’on parle du tueur, différents personnages (spécialistes) possèdent des opinions divergentes. Pour le psychologue féru d’histoire (Dr Smith), il s’agit d’un individu en psychose, obsédé par le sang; ce qu’il nomme un vampiriste. La journaliste d’enquête (Daa) le voit plutôt comme un tueur en série classique. Pour le violeur récidiviste (Finne), c’est un incompris de la société puisqu’il a un déséquilibre chimique du cerveau. Quant à lui, Harry pense que l’hémoglobine ingérée n’est qu’une mise en scène pour brouiller les pistes. C’est sans aucun doute intéressant et rafraichissant.

J’ai franchement trouvé que les personnages sont bien étoffés. La nature humaine est exposée avec doigté. Ce qui m’a fait cogiter sur le sujet et m’a amenée à conclure que derrière chaque grand auteur de polar, on retrouve un psychologue doublé d’un anthropologue au penchant pour la psychanalyse.

Si vous craignez d’être perdu puisqu’il s’agit du onzième livre d’une série, rassurez-vous! Chaque histoire est indépendante des autres et les personnages s’apprivoisent aisément sans connaissance des bouquins antérieurs. J’en suis la preuve! Le seul risque est de tomber en amour avec cette collection et d’être obligé de tous les lire. J’en suis une victime! «Et maintenant, il a à nouveau soif. Exactement comme l’homme qui coure dehors en ce moment. Et la soif est comme un incendie, c’est pourquoi on parle de l’éteindre. Tant qu’elle n’est pas éteinte, elle continue de dévorer tout ce qu’elle touche.» (p.206)

Allez-y, n’ayez pas peur et assouvissez votre soif du roman noir!

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