Prisonnier du petit village de Valmoline suite à l’effondrement d’un pont, un groupe d’amis réunis pour un mariage dans un luxueux chalet se voit lentement décimer par une menace mystérieuse. Lentement, les incidents étranges font place à un véritable massacre et tout semble laisser croire que la disparition d’une famille ayant vécu dans le domaine vingt ans plus tôt, soit en lien avec les motivations du meurtrier.
Depuis son lancement par la chaîne France 2, le 26 mars dernier, la mini-série Le chalet a bénéficié d’un accueil un peu tiède. Ceci ne devrait aucunement décourager les maniaques d’horreur à s’y risquer, bien au contraire. Si vous êtes du genre à aimer les films de serial killers des années 1980 et si les romans d’Agatha Christie vous allument, vous risquez de vous éclater comme au moment de perdre votre pucelage. Produit pour une chaîne de télévision française, Le chalet vient de faire son apparition sur Netflix, en Amérique. Il ne nous reste qu’à remercier France 2 d’avoir eu le courage de mener à terme ce délicieux petit slasher. Mentionnons au passage que la division en six chapitres semble parfaitement adéquate pour le récit qui maintient une cadence avec cette durée.
Le scénario ramène habilement sur le tapis les éléments qui ont jadis constitué ce sous-genre. Qu’il s’agisse du groupe d’amis déconnecté du monde, de l’assassin qui observe et tue en hors champ, de la tragédie ensevelie dans le passé qui refait lentement surface, ou même du personnage marginalisé qui annonce la tragédie en passant pour le fou du village, tout y est. Certains diront qu’en imitant ce type de film, on en reprend également les faiblesses, mais ce ne serait pas rendre justice à ce qu’on nous livre ici. Si quelques éléments de l’intrigue semblent un brin arrangés avec le gars des vues et si quelques dialogues accusent un certain manque de finesse, la manière avec laquelle on déstructure le whodunit en superposant deux époques a de quoi racheter la moindre ombre au tableau.
La mise en scène de Camille Bordes-Resnais jongle efficacement avec les paysages et les décors pour créer un climat anxiogène à travers ce qui aurait pu être des images magnifiques. Cela permet d’atténuer intelligemment le degré de violence visible à l’écran (télévision oblige), sans brimer l’inquiétude, en tissant un captivant suspense.
Les choix de la réalisation valorisent merveilleusement ce postulat de jeu avec le public. Tout semble mis en place pour renforcir cette idée de casse-tête qu’il faut résoudre. Qui est le meurtrier? Même le générique nous présentant une sorte de maquette des lieux, ponctuée d’une lugubre ritournelle d’enfant paraît chargé d’indices. Le spectateur y plonge et y joue avec un grand plaisir — s’il le veut bien. Il nous suffit à nous, fanatiques de slashers, de savourer la ballade et de laisser les détracteurs du genre s’amuser à y trouver des failles si cela leur chante.
Les acteurs n’ont aucune tirade shakespearienne pour nous permettre de faire leur éloge durant deux pages, mais il faut quand même noter qu’ils jouent tous avec la conviction nécessaire.
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