Bien qu’ayant connu quelques soucis de distribution lors de sa sortie « worldwide » il y a quelques jours, le nouveau Leprechaun arrive enfin au Canada en vidéo sur demande. D’ailleurs, par rapport à cela, il serait temps que les zones d’accès aux films lors de ces parutions soient mieux communiquées. Bien qu’annoncé pour une sortie internationale le 11 décembre, le métrage arrive ici trois jours plus tard. Ce n’est pas la première fois que l’on connaît ce genre de problème, surtout au niveau du cinéma de genre, et ça nuit grandement au succès de plusieurs projets. Aujourd’hui, en deux clics, on peut trouver un film de manière illégale si on est trop impatient et pour beaucoup de métrages, ces soucis d’accès ne se règlent pas qu’en quelques jours. Mais bon, revenons à nos moutons…
Après sept films variant du médiocre putride au plaisir ironique, la saga Leprechaun revient en 2018 avec ce qui restera dans les mémoires, sans doute, comme le meilleur de la série. Improbable, mais vrai, Leprechaun Returns est une réussite sur tous les plans et place la franchise sur les rails pour de nouvelles suites. De plus, comme avec Halloween cette année, le film décide de s’inscrire dans la continuité unique du premier opus. Sage décision puisque, des six films numérotés, aucun n’est la suite d’un autre. Original pour la saga.
Vingt-cinq ans après avoir été vaincu par le groupe constitué de Jennifer Aniston, du sosie de Kevin Bacon et du duo improbablement divertissant constitué d'Alex et d'Ozzie, le farfadet renaît de ses cendres lorsqu'une sororité s'installe en face du puits qui lui servait, jusqu'alors, de prison. Une seule idée l'habite : récupérer son précieux or dont il attribue le vol aux jeunes filles. Sauront-elles vaincre la créature à nouveau?
Le réalisateur canadien Steven Kostanski (The Void) était probablement le choix idéal pour signer le retour de l’abominable lutin à l’écran. Connu entre autres pour ses effets spéciaux et ses maquillages à l’ancienne sur ses films précédents, il continue ici cette démarche avec une utilisation restreinte d’images de synthèse et un goût certain pour les giclées de sang un brin démesurées. Dans une saga à l’esthétique « cheap » assumée comme Leprechaun, ça fait du bien et on démontre qu’on peut encore faire appel à ce genre d’effets pour réaliser des trucages efficaces. On savoure d’autant plus que le cinéaste montre, encore une fois ici, sa culture du cinéma d’horreur et fait revenir les hommages au genre disparus de la série depuis le quatrième volet. Les clins d’œil subtils au premier film ainsi qu’à Jaws et Psycho sont bien vus. De plus, le bon goût de Kostanski pour le jumelage de tons est amplement mis de l’avant.
De fait, avec un film Leprechaun, on ne peut pas trop se prendre au sérieux. En effet, jamais le farfadet ne peut être perçu comme une menace très crédible par le public vu son caractère et sa nature. Heureusement, l’équipe le savait au moment du tournage. N’ayant pas commis l’erreur d’adopter un ton trop parodique à la Sharknado qui est devenu vite sans intérêt, Kostanski a fait le choix de proposer un univers où le ton est second degré, mais où les personnages ne le sont qu’à moitié. Les acteurs savent dans quoi ils jouent et sont sur la bonne note. Pour un film SyFy, il s’agit d’un petit miracle, mais ces derniers sont tous justes et leurs personnages évitent ou déjouent habilement la plupart des clichés. En fait, on est assez proche d’un The Cabin in the Woods au niveau de la tonalité, ce qui sied excessivement bien au personnage du lutin.
En terminant, par rapport à notre monstre, évidemment que l’on regrette le départ de Warwick Davis. Cela dit, son remplaçant Linden Porco (Little Man) renfile très bien les chaussures bouclées du farfadet. À mi-chemin entre l’hommage à Davis et une sorte de version euphorique du Joker de Heath Ledger, on sent l’enthousiasme, et son charisme l’élève presque à la hauteur de son prédécesseur. On espère le revoir dans une éventuelle suite.
Bref, ce Leprechaun Returns est une excellente surprise qui saura plaire aux adeptes qui ont un souvenir nostalgique de la saga ainsi qu’à n’importe qui cherchant un petit divertissement second degré lors d’une soirée cinéma. Bien que définitivement plus amusant à regarder en groupe*, même seul, le film demeure très appréciable. Enfin un opus objectivement bon ne nécessitant pas de note ironique pour la série! Génial!
Vous pouvez lire notre rétrospective complète de la franchise Leprechaun via la chronique «⏪ On rembobine».
*Merci Gab et Fred.
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