Après l’énorme succès de Halloween II en 1981, John Carpenter (réalisateur du premier et scénariste du deuxième) décida de laisser son croque-mitaine Michael Myers au cimetière et de mettre en branle un tout nouveau concept: un film par année racontant, à chaque fois, une histoire différente et indépendante l’une de l’autre, mais toujours en gardant le thème de la célèbre fête. La lourde tâche de la réalisation fut attribuée à Tommy Lee Wallace (téléfilm It), ami de Carpenter, également monteur du tout premier Halloween, en 1978.
C’est donc le 22 octobre 1982 que paru Halloween III: Season of the Witch. Malgré un box-office satisfaisant (14M$ pour un budget de 2.5M$), les critiques sont désastreuses et les fans se sentent trahis par l’absence du tueur au masque blanc, déjà devenu mythique à l’époque. Apparaissant souvent sur les listes des pires films, la première réalisation de Wallace n’était certainement pas ce qu’il avait espéré. Le studio décida donc de ramener Myers dans le quatrième volet. S’en suivi plusieurs suites, situées dans différents espaces temps (sans compter le remake de 2007 et son épouvantable suite). Ce qui fait probablement de Halloween la franchise la plus bordélique du cinéma.
Mais mis à part la déception du public, Halloween III est-il réellement un film médiocre ou est-ce seulement le résultat de fans capricieux entretenant sa mauvaise réputation depuis maintenant 35 ans? Oublions Michael Myers et jugeons ce troisième chapitre pour ce qu’il est. Utilisons son sous-titre et appelons-le simplement Season of the Witch, pour ne pas choquer personne.
Le docteur Daniel Challis (Tom Atkins, The Fog) découvre par hasard qu’une populaire fabrique de masques d’Halloween prépare un mystérieux complot afin d’éliminer le plus d’enfants possible. Aidé par une belle inconnue (Stacey Nelkin, Bullets Over Broadway), il devra faire face au diabolique Conal Cochran (Dan O’Herling, RoboCop), prêt à tout pour mettre son plan à terme.
Season of the Witch est loin d’être un chef-d’oeuvre, mais son point fort reste dans l’originalité de son scénario. Loin de celui du tueur de gardiennes le soir de l’Halloween, il est clair que Carpenter a voulu aller ailleurs avec quelque chose de surréel, disjoncté et d’audacieux. Le mélange d’horreur, de suspense et de science-fiction fait que les amateurs de tous genres en auront pour leur argent. Ajoutez à ça des acteurs investis, qui visiblement croyaient énormément en ce projet.
Impossible de parler de Halloween III (oups!) sans souligner sa musique, une fois de plus composée par John Carpenter lui-même. En plus des pièces instrumentales creepy, la chanson thème accrocheuse de la publicité de Silver Shamrock (voir vidéo ci-bas) vous restera en tête jusqu’à Noël! En effet, elle peut être entendue pas moins de quatorze fois au cours des 98 minutes. De quoi en faire des cauchemars.
Malgré ce qu’on dit, les fans des deux premiers Halloween n’ont pas été oubliés. Eh oui! Plusieurs références sont présentes tout au long du film. Par exemple, l’ex-femme de Challis est interprétée par Nancy Loomis, celle qui jouait le rôle d’Annie dans le tout premier Halloween. Michael Myers fait aussi une brève apparition et la voix de Jamie Lee Curtis peut être entendue dans une scène précise. Plusieurs autres clins d’oeil sont à découvrir; à vous de les trouver.
Surtout victime de son titre et non de son contenu, Season of the Witch est devenu, au fil des ans, rien de moins qu’un film culte pour une grande partie des fanatiques d’horreur (on le qualifie de supérieur à Halloween 4 & 5), mais restera toujours la pomme pourrie de la série pour d’autres. Quoi qu’il en soit, il serait vraiment dommage de se priver de ce sympathique petit film sans prétention qui se voulait audacieux et rafraîchissant au départ. Cessons de bouder et donnons-lui une seconde chance en oubliant qu’il fait partie d’une des plus grosses franchises du cinéma d’épouvante. Peace.
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