Qu’est-ce que les rédacteurs d’Horreur Québec ont retenu du dernier mois côté sorties vidéo, littérature et bande-dessinée?
Voyez nos «suggestions du staff» de juin 2020:
Pat Houle
Jaws (1975) de Steven Spielberg en Blu-ray 4K
Étant un fervent collectionneur de cinéma et de tout ce qui s’y rattache, je me devais de me procurer le tout nouveau transfert 4K de Jaws! Et le résultat fut plus que surprenant!
À commencer par le grain original parfaitement intact, comme présenté en salle à sa sortie. Fidèle à ses habitudes, le HDR (High-Dynamic Range) rehausse les couleurs vives et offre des teintes de noir impeccables, et c’est sans parler du son et de la musique, clairs comme du cristal. Approuvé par Spielberg lui-même, ce nouveau transfert donne l’impression de revoir ce classique pour la toute première fois. Un objet de collection à posséder, gracieuseté de Universal Pictures.
Élise Lucie Henripin
Films of the New French Extremity: Visceral Horror and National Identity (2016) d’Alexandra West, McFarland & Company
Même s’il figure sur ma liste depuis longtemps, il aura fallu une pandémie pour que je prenne le temps de me plonger dans Films of the New French Extremity d’Alexandra West, du balado Faculty of Horror (qui figure d’ailleurs dans notre liste de balados à écouter).
Malgré son évidente érudition, l’autrice tombe dans le piège des généralisations du type «La France a toujours eu une relation difficile avec son passé»; heureusement, ces maladresses ne nuisent pas à la qualité des analyses de films qui appartiennent à ce fascinant courant (Martyrs, À l’intérieur, Ils…) ou qui y sont associés (La haine, Baise-moi). La passion contagieuse et les observations soutenues de West vous donneront certainement envie de découvrir ou de redécouvrir les œuvres de cet enfant terrible du cinéma français.
Marc-Antoine Labonté
Solid Metal Nightmares – The Films of Tsukamoto d’Arrow Video
Mon patron Marc Boisclair vous prépare une critique en bonne et due forme de ce sublime coffret, pièce de collection incontournable de l’année 2020. Solid Metal Nightmares rassemble dix films du cinéaste culte Shinya Tsukamoto, figure de proue du cyberpunk et du body horror japonais. Plusieurs de ces titres étaient introuvables en zone 1 et les autres (dont le célèbre Tetsuo) étaient dus pour un passage au Blu-ray. Que vous soyez des amateurs de longue date de ce cinéaste non-conformiste ou des curieux qui souhaitent s’initier, voilà un achat que vous ne regretterez pas.
Raphaël Boivin-Fournier
Héloïse (1980) d’Anne Hébert, Éditions du Boréal
Le nom d’Anne Hébert est, de nos jours, rarement utilisé pour parler de littérature de genre. Si l’histoire a retenu son nom, c’est d’avantage pour le prix Femina et les romans plus dramatiques tels que Kamouraska et Les fous de bassan. Cela dit, la plus grande autrice de l’histoire du Québec a son lot d’œuvres flirtant avec le surnaturel qui valent le détour. On pense rapidement aux Enfants du sabbat, mais ma suggestion pour ce mois-ci serait le moins connu Héloïse.
Campé dans le Paris des années 70, ce court roman est purement et simplement une histoire de vampires, sans que le mot ne soit écrit une seule fois. On y retrouve plusieurs des tropes classiques du genre tels que l’absence de reflet, la peur du soleil et la succion du sang, mais pour autant la nature des personnages n’est jamais définie. Il en résulte un roman à l’ambiance très étrange et aussi très cinématographique.
Jean-François Croteau
Psycho II (1983) de Richard Franklin
Je me suis imposé le devoir de revisiter la saga des Psycho ce mois-ci, pour me sentir d’attaque à mon texte anniversaire du premier film. J’ai été littéralement cloué dans mon fauteuil en revoyant la première suite, Psycho II. J’ai toujours aimé le film, mais le revoir en format Blu-ray lui octroie une aura des plus reluisantes. C’est probablement l’une des meilleures suites que j’ai eu l’occasion de voir. On ne peut pas s’imaginer, après le plan final du chef d’œuvre d’Hitchcock, qu’un nouveau chapitre puisse être aussi percutant. Qu’arrive-t-il à Norman Bates lorsqu’il est remis en liberté? Le scénario de Tom Holland (Fright Night, Child’s Play) est rempli de surprises et le cinéaste Richard Franklin (Link, Road Games), qui maîtrise très bien l’art du suspense, impose un visuel en couleurs léchées qui contraste avec le noir et blanc du film original. Anthony Perkins et Vera Miles y reprennent les rôles qu’ils ont tenus 23 ans plus tôt.
Jason Paré
Space Riders (2015-2020) de Fabien Rangel Jr et Alexis Ziritt, Black Mask Studios
Après une suspension d’un an, le capitaine Peligro est autorisé à reprendre du service au sein des Space Riders. À bord du Skullship Santa Muerte, Peligro patrouille la galaxie accompagné de deux nouveaux coéquipiers: Mono le mandrill et Yara l’androïde.
Fabien Rangel Jr et Alexis Ziritt nous proposent avec Space Riders une BD qui fleure le bon vieux pulp à plein nez. Ce pastiche de space opera est constituée de couleurs éclatantes, voire fluo. L’esthétisme s’inspire de l’art mexicain — tout particulièrement de l’iconographie rattachée à la Día de Muertos — et certaines répliques sont en espagnol. Les deux premières compilations sont disponibles dans leur version originale anglaise, mais une nouvelle histoire est actuellement en cours (avec Carlos Giffoni au scénario au lieu de Fabien Rangel Jr). Seul le premier single du troisième volume intitulé Vortex of Darkness semble publié pour l’instant. Il faut dire que l’éditeur indépendant Black Mask Studio n’est pas toujours très fiable et la récente pandémie ne les aide sûrement pas à respecter les échéanciers. Du moins, si on se fie aux dernières informations disponibles, le deuxième numéro devrait être disponible à partir du 15 juillet. Peu importe, Space Riders vaut vraiment le détour et est une lecture parfaite si vous souhaitez vous changer les idées.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.