C’est une belle époque pour les amateurs de nanars, en particulier pour les fans de monstres et d’attaques d’animaux. Avec cette chronique, on vous suggère de la belle bébite et c’est du solide. Non seulement Mark Polonia nous gâte avec deux nouveautés de requins, mais en plus, on a droit aux deux premiers films rip-off de Cocaine Bear. Oh, que oui!
Débutons sans plus tarder avec Jurassic Shark 3: Seavenge, une suite à une belle franchise en devenir, Scream of the Wolf, où un loup-garou chamboule le tournage d’un film de vampire, puis on finit en beauté avec Cocaine Shark et Cocaine Cougar, dont seuls les titres suffisent à titiller le·la cinéphile en nous. Attachez votre ceinture, il y a de quoi être décoiffé.
Et côté actualité, ne manquez surtout pas le nouveau documentaire Sharksploitation qui sortira le 21 juillet sur Shudder.
Jurassic Shark 3: Seavenge
Troisième épisode de cette saga aux dents pointues initialisée par Brett Kelly (Puppet Shark) et dont la relève a été confiée à Mark Polonia (Amityville in Space, Doll Shark), on ne peut que se réjouir à l’idée que le saga Jurassic Shark soit maintenant une franchise.
Un groupe de voleurs prend en otage un bateau sur lequel se trouvent une mannequin, sa gérante et un caméraman. Comme si ce n’était pas suffisant, l’embarcation s’immobilise au milieu de la mer, alors qu’un requin mégalodon les guette.
Amateur·trice·s de films de requins en mauvais CGI, sautez sur celui-ci, il s’agit vraiment d’une petite perle. La plupart des personnages et/ou interprètes de l’opus précédent sont de retour, dont le vétéran Jeff Kirkendall qu’on peut voir dans à peu près tous les films de Polonia. Ce dernier à certes eu bien du plaisir à tourner ce film.
Absolument rien ne fait de sens ici, mais c’est ce qu’on aime. Le groupe est perdu en mer après seulement vingt minutes, mais on peut voit le rivage où n’importe qui pourrait les aider. À tout bout de champ, des bulletins spéciaux à la télévision informent la population de la situation. Les mesures de guerre sont mises en place: des bateaux de secours sont envoyés à leur recherche, des hélicoptères, des pompiers volontaires, une équipe de plongée sous-marine… Et personne ne les trouve. Et comme si le métrage n’était pas assez ridicule, Polonia nous réserve une surprise que les connaisseurs de sharksploitation sauront apprécier. Bref un film de requin qui se démarque de la masse et dont les incohérences feront assurément rire.
Jurassic Shark 3: Seavenge est disponible en DVD et les deux premiers volets peuvent être visionnés chez Tubi.
Donald Plante
Scream of the Wolf
Dans son dernier projet intitulé Scream of the Wolf, Dominic Brunt démontre une fois de plus sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans une catégorie spécifique. Passant des films de vengeance plutôt trash comme Bait à des projets plus excentriques tels que Attack of the Adult Babies, Brunt continue à surprendre.
L'histoire se déroule lorsque qu'une équipe de tournage réalise un film de vampires indépendant dans une maison abandonnée au fin fond du Shropshire, sans se douter que cette demeure est habitée par un redoutable loup-garou. De plus, la nuit en question coïncide avec une pleine lune...
Dans ses moments les plus réussis, Scream of the Wolf adopte un ton qui, bien que légèrement absurde, rappelle les classiques de la Hammer avec ses châteaux et ses personnages hauts en couleur. Une scène au début du film, où les ivrognes locaux se méfient de la maison, est d’ailleurs particulièrement mémorable. Cependant, le film souffre d’un déséquilibre et ses meilleurs moments sont presque uniquement concentrés dans la première moitié. Malheureusement, ni les personnages ni l’intrigue ne sont pleinement développés. Les protagonistes sont principalement définis par un seul attribut et le scénario repose sur leurs mauvaises décisions pour progresser. On croirait Prometheus de Ridley Scott.
Niveau humour, les mêmes blagues sont constamment ressassées. Cependant, il convient de noter que le film est conscient de ses limites et se moque même de son manque d’ambition en jouant sur le côté «film qui filme des gens tourner un film». Cette approche méta reste toutefois superficielle et aurait pu être davantage exploitée. Heureusement, les effets spéciaux du loup-garou sont remarquablement réussis!
Scream of the Wolf est disponible en numérique et en vidéo sur demande.
Raphaël Boivin
Cocaine Shark
Mark Polonia ne dort jamais et ne se tanne visiblement pas des requins. En même temps que sa contribution à la saga Jurassic Shark, il nous sort ce Cocaine Shark.
Un baron de la drogue libère une nouvelle drogue hautement addictive dans les rues, appelée HT25, dérivée de requins détenus dans un laboratoire secret et qui provoque des effets secondaires monstrueux. Après une explosion et une fuite dans le laboratoire, une armée de requins mutants assoiffés de sang et d'autres créatures est lâchée sur le monde, tandis qu'un petit groupe de personnes tente d'arrêter le carnage...
Malgré un titre qui pourrait prêter à confusion, le film adopte une tonalité sérieuse tout au long de son récit. Bien que Polonia, reconnu pour son expertise dans le genre de l’horreur et de l’exploitation, met en valeur son savoir-faire dans cette production, ça manque de vrais gros moments absurdes pour bien décoller.
Réalisé avec un budget limité, l’esthétique fait très nanardesque avec ses décors ridicules et l’utilisation d’images d’archives. Au moins on note un travail sur le stop-motion qui semble avoir mérité plus de soins et témoigne d’un effort sincère de la part de l’équipe de création, mais le tout reste clairement du côté de la série Z.
Polonia offre néanmoins un divertissement appréciable pour les amateurs d’horreur décalée. Bien qu’il ne puisse prétendre atteindre les sommets de Cocaine Bear, il reste une contribution notable au genre. Si seulement on s’était pris un peu moins au sérieux.
Cocaine Shark est disponible en DVD ainsi que chez Tubi.
Raphaël Boivin
Cocaine Cougar
Un autre film d’animal sur la cocaïne. Si certains trouvaient le sujet ridicule avec Cocaine Bear, ce n’est pourtant que le début et le manque ou l’absence de budget n’arrêteront sûrement pas à des réalisateurs d’exploiter ce filon.
Des criminels tentent de retrouver une cargaison de cocaïne perdue en forêt où un couguar accro à la poudre blanche s’est échappé d’un laboratoire.
Dans ce deuxième rip-off de ce nouveau genre d’exploitation, encore soi-disant basé sur une histoire vraie, on change l’ours pour un couguar. Pourquoi pas? Et pourquoi ne pas faire des blagues de femmes couguar par le fait même?
Ce film sans aucune originalité est réalisé par Dustin Ferguson et si son nom ne vous dit pas grand-chose, sachez qu’il a tout de même fait plus de 130 films d’horreur en une quinzaine d’années, dont 12 sortis en cette première moitié d’année 2023! Nous suivrons sa carrière avec attention, vous pouvez en être sûr.
Avec une durée 50 minutes, pensez-vous qu’il y a des longueurs? Oh, que oui! Plusieurs montages n’apportent rien à l’histoire, pas plus que la moitié des personnages. La plupart du temps, on ignore de qui il s’agit et ce qui se passe à l’écran. L’intrigue, si intrigue il y a, n’aboutit elle non plus vers rien de tangible. Et bien entendu le couguar en CGI est absolument abominable. Ce dernier peut même être vu flotter dans les airs à un moment donné. Bref, un film à voir pour perdre 50 minutes de votre vie.
Cocaine Cougar est disponible en DVD, Blu-ray ainsi que chez Tubi.
Donald Plante