Si vous vous êtes promenés dans les différents événements et festivals à saveur horrifique ces derniers mois, il y a de fortes chances que vous aillez croisé les réalisateurs Félix Brassard et Amir Belkaim, le producteur Mathieu R. Grenier et leur équipe de tournage en train de recueillir des témoignages et images pour leur documentaire en cours, L’inquiétante absence.
Au travers de ces entrevues avec divers intervenants clés du domaine, le film présentement en tournage s’interroge sur l’état actuel du cinéma de genre au Québec et sur son avenir. «C’est parti d’un questionnement sur la problématique du manque de cinéma de genre ici. On voulait comprendre pourquoi il n’y avait pas d’horreur, de science-fiction et de fantastique au Québec. Est-ce que c’est économique, idéologique, historique, culturel, identitaire? À travers nos recherches, on s’est rendu compte qu’il y avait pourtant beaucoup de fans, des festivals et quelques films intéressants proposés par le passé…» expliquait Félix lors de notre rencontre au dernier Requiem Fear Fest.
L’équipe de L’inquiétante absence est présentement en sociofinancement sur Haricot et planifie également un party de financement le samedi le 3 novembre prochain au Pub Brouhaha où on promet une performance surprise dès 21h ainsi qu’une projection spéciale à 23h. Un événement à ne pas manquer!
Le trio, fraîchement gradué de l’Université de Montréal en Cinéma, est mordu du genre et avoue se retrouver frustré devant le manque de choix: «Pourquoi on n’est pas capable de prendre un film dans notre bibliothèque qui soit québécois?», demande Amir. «On dit: “Ce soir, je me tape un bon Dario Argento!”, mais pourquoi on n’est pas capable de faire ça avec un réalisateur québécois? Il y a des cinéastes qui ressortent, mais ce n’est pas normal, par exemple, qu’on s’étonne d’avoir un film de zombies québécois. Il faudrait que le cinéma de genre soit toujours là. C’est un gros défi!»
Cette frustration s’est, au fil du temps et des recherches, transformée, explique Félix: «Ce n’est pas un film de frustrés. Ça l’était peut-être au début, mais le projet a beaucoup évolué en cours de route. On veut que ce soit un film friendly. On est des passionnés et on a tellement de plaisir à discuter avec tous ces autres passionnés. Et on voit beaucoup plus d’espoir qu’on en voyait au début!»
Avec des noms comme RKSS, Rock Demers, Yves Simoneau, Roger Cantin, Isabelle Gauvreau, Izabel Grondin — peut-être même une intervention d’un membre ou deux membres de l’équipe de Horreur Québec! — ainsi que plusieurs autres à venir dans la liste des intervenants, le documentaire promet d’être extrêmement intéressant.
Quand et comment pourra-t-on voir un documentaire indépendant qui, ironiquement, traite des difficultés d’un cinéma en marge? Mathieu a bon espoir: «Notre avantage, c’est d’être indépendant. On veut faire le DVD. Personnellement, je pense déjà au beau coffret du collectionneur avec plein d’extras. On veut se faire plaisir! On a déjà des offres de programmation aussi. Notre objectif, c’est Fantasia 2019. Ce serait serré, mais on est optimistes!»
D’ici là, Horreur Québec suivra les développement de L’inquiétante absence de très près et vous encourage fortement à participer aux campagnes de sociofinancement du projet.
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