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[Littérature] La mort en héritage: quand la faucheuse s’invite sous notre toit

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Depuis 2017, Simon Predj, que certains connaissent par l’entremise de l’émission Les Oubliettes, nous raconte à travers Ars Moriendi (l’art de mourir) les histoires les plus sordides. Aujourd’hui à sa quatrième saison, le balado n’a fait qu’augmenter en popularité et les critiques sont unanimes: il s’agit d’un incontournable pour les amateurs de récits sombres et véridiques qui finissent souvent très mal.

Le titre provient d’un livre publié lors de l’épidémie de peste bubonique au Moyen-Âge, afin de préparer et de familiariser la population à sa propre mort. Ainsi est-il normal d’observer la faucheuse autour de nous; cette tendance est issue de notre curiosité et de notre peur par rapport à notre propre fin. Ars Moriendi, le balado, vient sans aucun doute répondre à ce besoin. Est-ce nécessaire de le dire? Âmes sensibles s’abstenir.

La mort en héritage couverture livreLes fans avaient hâte: le livre de Simon Predj, La mort en héritage: Histoires vraies et insolites de meurtres en famille, est enfin disponible aux Éditions de l’Homme! La plupart des familles lèguent de l’argent, de l’immobilier, des meubles… D’une façon plus abstraite, elles véhiculent des valeurs, des souvenirs, des traditions. Les familles racontées dans ce livre, par contre, transmettent le meurtre, que ce soit entre elles ou envers les autres. Les histoires, dont la majorité vient de celles entendues dans le balado, que les fans se feront un plaisir de redécouvrir, sont toutes absolument fascinantes. Le lecteur se délectera de celle de Katherine Knight, de plus en plus décadente, qui se termine là où personne n’aurait osé imaginer, ou de celle de la famille Donelly, qui sème la terreur dans une petite ville d’Ontario pendant des décennies, sans que les forces de loi locales n’osent trop s’en mêler. La peur, l’intimidation, la violence, la folie, la vengeance; voilà ce qui rythme le quotidien de ces familles. Qu’ils se cachent sous une illusion de normalité ou qu’ils se révèlent au grand jour, les personnages décrits au fil des pages de La mort en héritage sont tout sauf banals.

Écrites dans le même style que la narration de Predj, les phrases sont littéraires, parfois philosophiques. De temps en temps, après avoir décrit les faits, l’auteur se permet des commentaires et quelques fioritures qui ne font qu’améliorer l’expérience. On dirait peut-être même qu’il est plus agréable de lire ces histoires que de les entendre, puisqu’on peut alors s’arrêter sur une phrase et prendre notre temps pour l’apprécier.

La mort arrive plus souvent sous le propre toit de la victime que nous souhaiterions l’imaginer. Ce recueil d’histoires vraies, photos à l’appui, vient nous rappeler qu’alors que nous craignons l’étranger, l’ennemi dort parfois dans notre propre lit.

La mort en héritage - Ars Moriendi

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