Tout commence avec le massacre des habitants d’une résidence pour aînés, puis une série de meurtres sanglants, orchestrés comme des coups de théâtre, plongeant l’enquête de l’inspecteur Henri Dufaux dans le plus grand des chaos. Fait-il affaire à une organisation ou à un psychopathe? Alors que les cadavres s’accumulent, l’enquêteur devra se rendre à l’évidence que le ou les coupables en ont également contre lui.
On tue est le dernier roman de l’auteur Jean-Jacques Pelletier, publié récemment chez Alire. Il s’agit d’une troisième enquête pour le personnage d’Henry Dufaux, mais il n’est pas impératif d’avoir lu les précédents opus pour savourer ce dernier. Ceux qui sont plus habitués à l’auteur connaissent son habileté à manoeuvrer la moindre trame pour en souligner certains traits plus philosophiques. Est-il raisonnable de tuer pour espérer améliorer la vie? Les histoires ciblant l’écologie comme motif principal abondent, autant en littérature qu’au cinéma, mais peu savent comment y greffer autant de thèmes secondaires aussi pertinents comme la manipulation politique, la puissance informatique ou même le deuil sans la moindre faille. Disons-le, On tue est un récit d’horreur extrêmement malaisant puisque ses retranchements réalistes frappent le lecteur. Qui plus est, vous pourriez refermer le bouquin en ayant le goût d’opter pour une alimentation végétarienne, si vous êtes carnivore.
La construction du récit en soi mérite notre attention. Comme certains auteurs de polars le font, Pelletier change fréquemment le point de vue de sa narration, mais y insère également une série de commentaires d’internautes suite aux assassinats. En effet entre certains chapitres, le lecteur peut ressentir la pression subie par les forces policières en lisant les interpellations du public. Voir les principes opérationnels des autorités remis en cause par des internautes excessifs crée un bel équilibre entre la vérité, que tente de mettre en lumière les responsables des attaques, et le mensonge. Il va sans dire que nous sommes confrontés à une enquête très complexe et technique qui part en vrille dans différentes directions, mais le génie du romancier réside dans sa manière de ne jamais nous perdre.
Au final, en plus des meurtres sanglants, nous avons droit à un roman divertissant, instructif et qui sensibilise sur la bêtise humaine.
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