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[Littérature] « The Principles of Necromancy » : guérir, souffrir et mourir tout en plaisir

Les scientifiques fous font partie des figures emblématiques de l’horreur. Les chercheurs ou spécialistes qui poussent leurs recherches trop loin, parfois au-delà de la science, ont su nous donner de nombreuses œuvres cultes, que ce soit dans les films ou la littérature. Frankenstein; or, The Modern Prometheus et Re-animator en sont de bons exemples et, à ces derniers, peut maintenant s’ajouter une petite perle des comics américains indépendants : The Principles of Necromancy par Colin Kelly, Jackson Lanzig et Earmon Winkle publié par Magma Comix.

Docteur Jakob Eyes, ophtalmologue de profession, a pour dessein de guérir l'ultime mal qui touche l'humanité entière : la mort. Ses tentatives, ses échecs et ses réussites attireront cependant bien des regards, comme ceux de ses collègues de médecine et d'un roi alors que Jakob devient le premier nécromancien à n'avoir jamais existé.
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La mixture entre fantaisie sombre et science tordue donne déjà un ton bien distinct à l’œuvre alors que le duo Colin Kelly et Jackson Lanzig, les deux scénaristes du récit, ne perdent pas de temps avec autant les thèmes majeurs que leurs répercussions. L’introduction de notre protagoniste, le fruit de son travail, ses ambitions et ses macabres résultats sont amenés bien rapidement, en plus de son caractère amoral. Chaque chapitre avance très bien le récit et démontre autant l’obsession du personnage central de l’histoire que les malheurs qui le suivent.

L’univers créé et nourri à coup d’atrocités au nom du soi-disant progrès est aussi fascinant que le bon docteur. Les auteurs réussissent à pousser de l’avant une sorte de renaissance médiévale déchue, où la médecine s’est vue évoluer de manière profondément malsaine. Les nombreux docteurs et spécialistes dans la narrative, tous plus soucieux d’avancer leur domaine et d’approfondir leurs connaissances, dépeignent ce monde horrible où le serment hippocratique était pratiquement inexistant.

Tout ceci serait un moindre bien sans une bonne direction artistique et, heureusement, Earmon Winkle livre ici la marchandise. Avec un talent pour les couleurs sombres et les paginations simples, mais efficaces, ce qui élève les visuels à un tout autre niveau est cette capacité à représenter les cadavres, les monstruosités et les autres éléments body horror. Les docteurs, les créatures nécromantiques et les nombreux patients sont tous affligés par une laideur et des détails repoussants, résultat de designs parfois incroyables.

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Certains personnages ou composantes sont toutefois parfois un peu délaissés par faveur d’une rapidité d’exécution au niveau des thèmes majeurs du récit. Un chapitre porte sur une apprentie du docteur, un personnage fort intéressant, mais qui ne revient que beaucoup plus tard et de manière plus expéditive que satisfaisante, pour donner un exemple. Même s’il s’agit toujours d’un bon signe d’en vouloir plus, le livre aurait possiblement bénéficié d’un chapitre de plus.

Néanmoins, The Principles of Necromancy est une œuvre bien originale avec une vision très intéressante et novatrice. Avec son univers et sa figure centrale qui fascinent, en plus de dessins forts efficaces, il serait difficile de ne pas le recommander et espérer en voir plus du terrible docteur Jakob Eyes.

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Pour les fans...
De Body Horror
De Fantasy
De Scientifique Fous
4
Note Horreur Québec

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