T’as un.e ami.e qui a dévoré toutes les œuvres liées au huitième passager? L’essai Xénomorphe — récemment paru chez Les éditions de ta mère — serait un parfait cadeau à lui faire. Avec cet ouvrage, Megan Bédard, doctorante en études sémiotiques s’est plongée dans le vaste univers de la franchise Alien. Ainsi, en une demi-douzaine de chapitres, l’autrice analyse avec minutie différents éléments composant la galaxie qu’habite cette vile créature à l’allure biomécanique, qui fut jadis conçue par l’artiste visuel suisse H. R. Giger pour le premier film.
Itinéraire de l’odyssée transmédia
D’emblée, le premier chapitre met la table en jetant les bases de la dissection qui suivra. En plus de traiter de la campagne de publicité du premier film (notamment sa célèbre affiche), Bédard y détaille ce qu’est l’approche transmédiatique, car décliner une œuvre dans différents médias créé un écosystème riche et étendu. Ensuite, le second s’épanche en long et en large sur le film de Ridley Scott, alors le troisième se concentre sur ses suites et antépisodes.
Le croisement de la franchise avec celle de Predator est étudié dans le quatrième chapitre, qui décompose le vaste corpus de bande dessinée. Les plutôt brefs derniers sont dédiés aux jeux vidéo (il n’est principalement question que d’Alien: Isolation, paru en 2014) et finalement, aux romans. De plus, en annexe, l’autrice nous offre notamment un exhaustif répertoire sous forme de tableaux de toutes les œuvres liées à Alien, incluant leurs liens transfictionnels.
Dissection de la dissertation
Avis aux collectionneurs: ne cherchez pas le chapitre jasant des nombreuses éditions physiques des longs métrages (ni des suppléments et documentaires qu’ils incluent) ou de produits dérivés (comme les statuettes de collections ou ces nombreuses séries de figurines): on se concentre plutôt ici sur tout ce qui est narratif. Dans ce voyage au cœur de la marque Alien, l’autrice s’immerge dans la franchise tête première à la première personne. Elle multiplie les annotations et citations tirées de textes connexes, tissant ainsi une précise bien qu’intriquée toile, connectant les aspects narratifs et thématiques des différentes œuvres.
Si certains passages pouvant paraître alambiqués risquent de commander votre concentration, sachez qu’avec cette dissertation intellectualise le viscéral de fort belle façon. Qui plus est, Bédard compare avec brio la franchise au titulaire extra-terrestre lui-même, de par sa capacité d’adaptation en passant d’un lieu/hôte/médium/auteur à un autre. Car le xénomorphe est en effet un organisme qu’on peut qualifier de parfait.
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