Alors que sa famille bat de l’aile, le jeune Jeffrey Dahmer tente désespérément de se faire aimer à l’école, pendant que ses pulsions homosexuelles se révèlent lentement. Toujours en marge, le jeune homme sombre de plus en plus dans l’alcoolisme, et la folie.
Adapté d’un roman graphique de John Backderf, qui se serait inspiré de son expérience personnelle avec le célèbre meurtrier, My Friend Dahmer propose d’observer la genèse ayant conduit ce garçon à devenir l’un des plus redoutables tueurs en série de l’histoire. Même si nous sommes à une ère ou l’idée d’un assassin en herbe semble redondante à elle seule, le film de Marc Meyers est suffisamment bien construit pour mériter qu’on s’y attarde.
Le scénario de Meyers, qui signe aussi cette adaptation, butine quelques clichés obligatoires, mais joue si habilement avec le statut célèbre de son personnage démoniaque pour tisser un malaise, qu’il nous happe dans sa tempête. Jeffrey Dahmer fait partie de la mémoire collective de la société, et parce qu’on est bouleversé, outré et terrorisé par l’homme, chaque passage un tantinet plus sombre du long-métrage nous fait anticiper l’impensable. Alors que les images défilent devant nos yeux, impossible de ressentir la moindre quiétude. Nous savons tous qui sera ce jeune homme et son parcours est ardu à traverser. Notre marionnettiste le sait et nous guide dans des séquences d’une efficacité titanesque. Proposant une certaine retenue dans sa monstration, le côté horrifique n’en est aucunement amoindri. La mise en scène fait un écho parfait à certaines répliques cinglantes et décortique chaque détail pouvant nous donner des réponses.
Peut-on y percevoir un manifeste pour déculpabiliser ce tueur cannibale? Il était écrit dans le ciel qu’on allait nous dépeindre un milieu déchiré et une série de facteurs un peu arbitraires pouvant peut-être justifier cette chute dans l’abîme. Cela dit, si Jeffrey Dahmer n’a pas évolué au sein d’une cellule familiale saine, ce récit ne dédramatise aucunement ses actes. On peut donc affirmer qu’on nuance le propos.
Chaque force qu’on peut énumérer ne tiendrait probablement pas la route sans la présence charismatique et dérangeante du jeune Ross Lynch. Habitué des productions Disney, le jeune acteur opère un changement de cap des plus épatants.
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