Un groupe de jeunes gens décide de partir en vacances pour la semaine de relâche. Les plans du week-end se transforment lorsque l’une d’entre eux se voit contaminée par un virus zombie, suite à son escapade dans les toilettes publiques d’une halte routière. Alors que les amis s’arrêtent dans un motel miteux sur la route, cette maladie qui s’avère transmissible sexuellement se met à se propager.
Night of Something Strange est un pur délire trash qui s’avère assez jouissif dans ses élans irrévérencieux. On peut, certes, affirmer que le nombre de films d’épouvante où la contamination du sang fait un écho métaphorique aux maladies transmissibles sexuellement est très grand. Nous n’avons qu’à penser, entre autres, au Shivers de David Cronenberg ou même à plusieurs films de vampires.
Si la prémisse de départ du film paraît donc simple et un brin désuète, l’intrigue renferme une multitude de blagues imaginatives et l’audace outrancière avec laquelle on déploie ce jeu ne manque aucunement de piquant. Si le spectateur accepte le contrat qu’on place devant ses yeux dès les cinq premières minutes, il risque de se dilater la rate durant la totalité du visionnement. Après tout, “trash” ne veut pas dire automatiquement mauvais, même si les critiques l’oublient souvent. Nécrophilie, vomissements, sang menstruel, masturbation, excréments et sperme sont au rendez-vous. L’un des objectifs semble être de susciter un dégoût à toute épreuve et de repousser les limites. Cela dit, le récit n’est jamais pris en otage par ses effets orduriers. Ces derniers magnifient l’humour, mais demeurent au service de l’histoire.
De plus, les fans du genre ne pourront que sourire face aux nombreuses références faites. Certains noms de personnages sont, par exemple, sémantiquement motivés (les amis se nommant respectivement Freddy, Carrie, Christine et Jason), mais on démontre aussi à travers différentes strates une véritable connaissance du genre.
À travers ce juteux dessein, le film tient la route à cause de la réalisation fort adroite de Jonathan Straiton, qui ne laisse jamais l’ensemble couler dans le n’importe quoi comme la plupart des productions, tout de même loufoques, de la compagnie Troma. À défaut de véritablement dresser une épaisseur psychologique chez les personnages, on réussit toutefois à les rendre désopilants. Ceux-ci sont campés par des acteurs enjoués et crédibles.
Au final, Night of Something Strange pourrait faire un excellent complément à un programme double avec The Night of the Virgin, qui paraîtra prochainement en vidéo.
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