Attention: cette critique contient plusieurs divulgâcheurs!
Le soir de l’Halloween, un groupe d’adolescents est traqué par un meurtrier masqué venant tout juste de s’échapper de l’hôpital psychiatrique. Tourné rapidement en 17 jours en mars 1978 avec un maigre budget de 300000$, c’est avec un 47 millions que Halloween (originalement intitulé The Babysitter Murders) se mérita le titre du film le plus rentable de l’histoire du cinéma. Après Dark Star et Assault on Precinct 13, ce troisième long-métrage fit de son réalisateur, John Carpenter, un des plus respectés du septième art.
Difficile de mettre en mots et d’expliquer ce qui fait d’Halloween le classique qu’il est devenu. Une grande partie de son succès est probablement dû à sa simplicité. Budget oblige, le film de Carpenter ne baigne pas dans les frivolités et se contente du minimum. Et ça marche. Nous avons ici des protagonistes vrais. Notre héroïne, ainsi que ses amies, sont la définition parfaite de la girl next door, ce qui en fait des personnages crédibles et pour le moins attachants.
Quant à l’antagoniste Michael Myers (Nick Castle), nous nageons dans le plus grand mystère. Nous savons seulement qu’il s’est échappé de l’asile quinze ans après avoir assassiné sa soeur de sang froid à l’âge de six ans et c’est tout ce dont nous avons besoin comme information. Le moins on en saura, le plus terrifié nous serons. Et ça, le réalisateur et scénariste l’a bien compris. La simplicité d’Halloween va jusque dans sa musique. Composée en quelques jours seulement, John Carpenter a pondu l’un des thèmes les plus inquiétants, reconnaissables et iconiques du cinéma, et ce, après avoir recréé les quelques notes que son père lui avait montrées au banjo lorsqu’il était enfant. Pas mal.
À la distribution composée de Donald Pleasence (The Great Escape), tête d’affiche et seul acteur connu à l’époque, dans le rôle du Docteur Loomis, se joint également la nouvelle venue Jamie Lee Curtis (Terror Train) dans le rôle de Laurie Strode. Inutile de mentionner que ce rôle lui valu sa carrière ainsi que le titre officiel de «scream queen»; titre appartenant à sa mère Janet Leigh pour Psycho, vous dirait-elle. Nancy Loomis (The Fog), P.J. Soles (Carrie), Charles Cyphers (Someone’s Watching Me!) et Kyle Richards (Halloween Kills) complètent la brochette d’acteurs qui, même si pas toujours sur la note, parviennent à y ajouter une touche de réalisme «grâce» à leur manque d’expérience.
N’ayons pas peur des mots: nous avons ici un chef-d’oeuvre de l’horreur. De sa scène d’ouverture en plans subjectifs à ses personnages minimalistes en passant par son mystérieux croque-mitaine, le film de John Carpenter a su influencer une tonne de cinéastes émergeants et ainsi créer un style de cinéma d’horreur qu’on tente encore de reproduire aujourd’hui. Même avec toutes ses imperfections et dépourvu de grande star, de sang et de sursauts faciles, il réussit toujours, quarante ans plus tard, à effrayer, fasciner et divertir son public ce qui fait de Halloween un de ces petits miracles cinématographiques qu’on ne peut expliquer et qui se produisent que trop rarement.
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