Attention: La série des Leprechaun ne contient aucun réel bon film. Cela dit, elle n’est pas à rejeter pour autant. Certains projets s’apprécient tout simplement sur une autre échelle de valeur plus ironique. Aussi, cette chronique affichera deux notes. Une sera plus objective et l’autre mettra de l’avant l’intérêt risible du film comme argument.
Dans ce nouvel opus, le maléfique farfadet se retrouve, pour des raisons nébuleuses, à Las Vegas. Enthousiasmé par le culte de l’argent et de la chance que déploie la ville, il décide de s’y installer une fois qu’il aura fait payer tous ceux qui désirent ses précieuses pièces d’or…
À partir de Leprechaun 3, le train est sur les rails. La saga devient totalement la ridicule série de films mettant l’accent sur les voyages improbables du farfadet. Fini l’encrage dans la culture irlandaise, maintenant ce sera Leprechaun à Las Vegas, dans le ghetto et même dans l’espace. On ne cherche plus à créer de moments d’épouvante pour devenir une simple comédie un peu gore. Fin donc des moments hommage aux films d’horreur qui seront remplacés par de la référence parodiques à la pop culture un peu bizarres. Pas non plus de plans inspirés des grand maîtres du genre; à la place les personnages imitent des répliques de Star Wars, Wizard of Oz et Casablanca… Pourquoi pas…
Pour ce qui est de la qualité objective du métrage, nul besoin de dire que ça ne s’améliore pas vraiment. Si les personnages vides et inconstants, qui expriment leurs moindres pensées à voix-haute lorsqu’ils sont seuls étaient nombreux dans le précédent film, ici, ils sont la norme. Pas besoin de jouer en tant qu’acteur si notre personnage explique tout ce qu’il pense. Belle économie d’effort, mais peut-on dire que la stratégie est payante? Disons seulement que l’actrice principale Lee Armstrong, qui interprète Tammy, a quitté le métier après le tournage et que l’acteur principal John Gatins, qui joue Scott, a mentionné une fois en entrevue: «Leprechaun 3 est effrayant surtout à cause de mon jeu. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais.»
Quant à l’intrigue, on peut applaudir la mécanique des souhaits que le film introduit et qui permet plusieurs scènes intéressante. De plus, l’idée d’avoir un humain qui se transforme en leprechaun-garou avec le personnage de Scott est assez bien vu. C’est original, cependant, rien ne va vraiment jusqu’au bout. On aurait aimé par exemple un combat magique de farfadets ou encore que les personnages fassent preuve d’un minimum d’intelligence et de consistance, mais on n’y a pas droit.
Cela dit, la saga n’a jamais eu l’intention de révolutionner quoi que ce soit et ces maladresses d’écriture et d’interprétation peuvent aider à rendre le film assez attachant. Comme Leprechaun 3 est le premier à sortir uniquement en «direct to video», on sent que la qualité du produit final intéressait un peu moins les producteurs. Par exemple, il y a un bon nombre d’erreurs gardées à l’écran. Mentionnons les câbles extrêmement visibles quand le farfadet flotte dans les airs en feu lors du climax ainsi que la fausse langue de Scott infectée qui camoufle presque sa vraie langue en-dessous. Wow!
De plus, on s’est relâché un peu plus sur le côté comédie. Le farfadet parle dans ce volet presqu’uniquement en rimes et ponctue toutes ses répliques par un éclat de rire contagieux. Warwick Davis affirme que le troisième est son préféré de la série et cela se sent. Toujours aussi bon, l’acteur est de plus en plus mis de l’avant et ses meurtres sont ici assez créatifs. Un peu à la manière d’un Freddy, il crée des mises en scène où ses victimes rendront leur dernier souffle en confrontant leurs vices. Les scènes du robot sexuel, des prothèses explosives et du spectacle de magie, il faut les voir pour y croire!
Bref, Leprechaun 3 est le premier de la saga qui abandonne sa prémisse horrifique pour devenir une simple comédie un peu trash avec un tueur improbable. La diminution de l’intérêt des producteurs pour le produit amène avec lui une explosion d’erreurs et de décisions de montages louches qui feront tout le côté joyeusement appréciable de la série. On diminue en qualité, mais on grimpe si haut dans l’absurde jouissif que l’on atteint les étoiles! À demain pour Leprechaun 4.
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