Le couple formé de Johan (Max von Sydow) et de sa jeune épouse Alma Borg (Liv Ullmann) se retrouve en vacances sur une île presque déserte de la Scandinavie. Petit à petit, Johan, également artiste peintre, sombrera dans une folie où sa copine enceinte sera entrainée bien malgré elle. Un couple en crise, un mystérieux château, des visions bizaroïdes; c’est entre autre ce que le légendaire réalisateur suédois Ingmar Bergman nous offrait dans son seul et unique film d’horreur, paru en 1968.
Après des chefs-d’œuvres comme Les fraises sauvages, Persona et Le septième sceau, Ingmar sombrait du côté sombre avec L’heure du loup (Vargtimmen): une histoire cauchemardesque où le spectateur se voit confronté à des images tantôt dérangeantes et tantôt morbides. Puisque Bergman ne faisait rien comme les autres, l’horreur nous est ici montrée différemment. Surtout traitées avec subtilité, les scènes frissonnantes fonctionnent surtout grâce à l’habile mise en scène et de quelques plans présentés de manière tellement efficace et simpliste qu’on ne peut rester de glace devant certaines.
L’histoire nous est racontée par le personnage d’Alma. La première partie se concentre sur le couple arrivant sur l’île et de leur étrange rencontre avec une palette de gens dans leur sinistre château. Très peu de musique est utilisée dans ces premières quarante-cinq minutes où on nous prépare pour la sombre suite. La deuxième moitié nous propulse dans la folie de Johan avec une confession à Alma impliquant un enfant et de son retour au fameux château lugubre. Bergman y met alors le paquet avec une musique stridente, des images chocs et des personnages complètement tordus, où les situations surréalistes dominent.
Max von Sydow (The Exorcist) et Liv Ullmann (Cris et chuchotements) sont, comme toujours, extraordinaires dans le rôle du couple à la dérive dépassé par les événements. Suivi de La honte et La passion d’Anna, L’heure du loup fût la première de leurs trois collaborations sous la direction de Bergman. Avec Erland Josephson (Fanny et Alexandre) et Ingrid Thulin (Le silence), deux habitués du réalisateur, nous avons ici droit à une distribution cinq étoiles.
Ce énième chef-d’œuvre de la filmographie du regretté Ingmar Bergman se classe, lui aussi, parmi ses incontournables. Plusieurs visionnements sont d’ailleurs suggérés afin de saisir toutes ces subtilités qui auraient pu être manquées au premier coup d’œil. Ingmar laisse derrière lui un gigantesque héritage au monde du cinéma et, quoi que plus mineur que la majorité de ses productions, L’heure du loup n’y fait définitivement pas exception. À découvrir et redécouvrir!
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