Après la mort du producteur des deux premiers volets, Gregg Hoffman, le trio composé de James Wan, Leigh Whannell et Darren Lynn Bousman, qui avait d’abord refusé l’offre des studios pour la production d’une suite, se réunissent et décident de faire un troisième chapitre en son honneur. Bousman se retrouve encore une fois aux commandes de la réalisation et Whannell revient à l’écriture du scénario. Wan, quant à lui, agira à titre de producteur exécutif. Saw III (Décadence 3), sorti en octobre 2006, prend une tournure plus sentimentale en décidant d’explorer la relation «père-fille» entre John Kramer (Tobin Bell) et Amanda Young (Shawnee Smith).
Le film débute au même endroit où on a laissé le détective Matthews à la fin de Saw II, soit la fameuse salle de bain du premier opus. Fun fact: le décor de la pièce a été emprunté à la production de Scary Movie 4, qui a parodié la franchise la même année. On suit ensuite la docteure Lynn Denlon (Bahar Soomekh, Crash) qui, après avoir été kidnappée par Amanda, devra tenter de garder John Kramer – en phase terminale – en vie si elle ne veut pas mourir à son tour. Parallèlement, on retrouve Jeff (Angus Macfadyen, The Lost City of Z), qui doit participer à un nouveau jeu élaboré par Jigsaw pour l’aider à vivre le deuil de son fils.
Ce troisième film de la série rencontre plusieurs problèmes. Premièrement, son rythme est beaucoup plus lent que ses prédécesseurs, en partie à cause de tous ses flashbacks. De nombreux moments entre John et Amanda contribuent aussi à ralentir la cadence, mais ont au moins l’avantage de bien nous présenter leur relation plutôt hors du commun. L’autre gros problème de Saw III, c’est ses personnages peu intéressants. On est rapidement devenu habitué aux victimes aucunement développées, présentes uniquement dans le but de mourir. Mais ce troisième film nous offre aussi deux des personnages les plus beiges de la franchise: Lynn et Jeff. On ne parvient pas à s’attacher à Jeff et à son récit dramatique durant l’entièreté du métrage, qui atteint presque la barre des 120 minutes. Bahar Soomekh dans le rôle de Lynn, quant à elle, ne semble pas avoir envie de participer à ce projet et ne rend pas la femme bien convaincante.
Comme on retrouve encore une fois la même équipe que les deux premiers volets, on ne note pas de grandes différences au niveau du style, sauf la qualité de l’image qui semble avoir été dégradée expressément pour rejoindre l’esthétique de Saw. La performance de Bell reste encore excellente et on remarque même une amélioration dans le jeu de Smith.
Au final, on sent que cette suite se voulait un peu comme la fin d’une trilogie, mais on sait déjà que ce ne sera pas le cas. Détenant le record du plus gros box-office mondial de la franchise avec plus 160 millions amassés et avec des pièges de plus en plus gore et élaborés, Saw III reste quand même un bon divertissement.
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