Attention: cette critique contient plusieurs divulgâcheurs!
Récemment arrivée dans une nouvelle école secondaire, la jeune et introvertie Sarah Bailey (Robin Tunney) se lie rapidement d’amitié avec un groupe d’adolescentes rebelles s’adonnant à la sorcellerie, mené par la sinistre Nancy (Fairuza Balk). Rapidement, la nouvelle venue découvrira que ses nouvelles copines utilisent cette pratique à titre de vengeance contre ceux et celles qui les ont persécutées.
C’est le 3 mai 1996 que The Craft (ou Magie noire au Québec) prit l’affiche, empochant des recettes mondiales de 56 millions de dollars pour un maigre budget de 15 millions, devenant ainsi un classique de l’horreur et un des nombreux films cultes des années 90.
C’est le réalisateur Andrew Flemings (Bad Dreams) qui se retrouva aux commandes et fit équipe avec le scénariste Peter Filardi, qui avait également signé le Flatliners de Joel Schumacher en 1990. Un duo visiblement gagnant pour ce conte lugubre dont les affiches l’annonçaient comme étant un mélange entre Carrie de Brian De Palma et Clueless; énorme succès de l’année précédente. On raconte même que l’actrice Alicia Silverstone avait été approchée pour le rôle de Sarah.
On ne peut nier que le succès de The Craft fut une influence majeure pour plusieurs productions qui ont suivi, la série télévisée Charmed étant la plus évidente. En 2017, Andrew Flemings a révélé qu’il avait présenté à la compagnie Warner Bros. un projet pilote basé sur son film de sorcières. Malheureusement pour lui, le studio a refusé son scénario et Charmed est né l’année suivante. L’actrice Robin Tunney a également déclaré que le vol était si évident que plusieurs personnes ont longtemps cru qu’elle faisait partie de la populaire émission.
Comme un Sex and the City gothique, les quatre personnages vedettes aux personnalités différentes représentent chacune un thème. Dans cas-ci, on aborde pleinement ceux du racisme, de la maladie mentale, du consentement et de la vanité; encore tous très d’actualité et qui perdureront toujours au fil du temps. Robin Tunney (Monster Party), Neve Campbell (Scream 3) et Rachel True (The Manor) campent leur rôle convenablement, mais celle qui ressort davantage du lot est incontestablement Fairuza Balk (Return to Oz, The Island of Dr. Moreau) sous les traits de la désaxée Nancy Downs; rôle qui lui colle encore à la peau à ce jour. À la distribution s’ajoutent Skeet Ulrich (Scream), Christine Taylor (Zoolander) et Breckin Meyer (Clueless).
Les effets spéciaux sont également en grande partie responsables du succès de Magie noire. Avec la technologie qui évolue à une vitesse folle, il est évident qu’ils ont pris quelques rides ici et là, mais restent malgré tout encore surprenamment efficaces. On se souviendra de la fameuse scène où Nancy se métamorphose en Sarah sous nos yeux, du changement de couleur de cheveux ou celle des milliers d’insectes et de reptiles dégoûtants lors du dernier acte. Sans oublier l’affrontement ultime qui n’a pas perdu une once d’intensité.
Sans avoir le scénario le plus original, le visuel le plus incroyable ou les meilleures acteurs, la magie de The Craft opère surtout au niveau de sa durabilité. Rares sont les films mettant en scène des adolescents qui ont réussi aussi bien à passer l’épreuve du temps et qui, encore aujourd’hui, vont chercher une nouvelle génération de fans. Ajoutez-y des personnages attachants, quelques scènes parfaitement horrifiques, une bande sonore dans le vent et vous obtenez — telle une sorcière après avoir avalé sa potion rajeunissante — un film qui ne fait pas du tout ses 25 ans.
httpv://www.youtube.com/watch?v=SxEqB–5ToI
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