Convoqué pour évaluer le cas d’une fillette mise sous haute surveillance, un médecin se livre à une sorte de duel de l’esprit avec l’enfant. Cette dernière, dotée d’une intelligence extrême, se met subitement à manifester certains pouvoirs inquiétants.
Camouflant derrière ses airs psychologiques un désir manifeste d’accrocher les spectateurs avec la moindre sensiblerie disponible, Prodigy transpire le premier long-métrage de créateurs voulant offrir un maximum avec peu de moyens. C’est d’ailleurs le cas pour Alex Haughey et Brian Vidal qui signent ici autant la réalisation que le scénario. Aucunement terrifiant et prévisible du début à la fin, le récit de nos débutants aurait eu avantage à être peaufiné. Le thème de l’enfant prodige mécompris a toujours suscité l’empathie de la part des spectateurs, mais il y a des limites à la paresse scénaristique.
Un peu trop lent, le film est surtout constitué d’affrontements verbaux entre le médecin et cette jeune fille aux pouvoirs exceptionnels. Si les dialogues inégaux réussissent quelques petites percées imaginatives, plusieurs tombent malheureusement dans un manichéisme peu éloquent, lorsque l’on déploie un symbolisme à numéros.
Alors qu’ils auraient pu opter pour un style plus unique, nos réalisateurs tuent le peu d’intérêt qu’on pouvait avoir en offrant une réalisation d’une banalité consternante. À défaut d’avoir un récit plus convenu, on aurait pu bifurquer vers un angle de mise en scène plus artistique. À quoi bon puisque l’on déroule des mécanismes fumeux pour capter les émotions?
Cela dit, la prestation à la fois intense et charismatique de la petite Savannah Liles nous garde devant l’écran jusqu’au générique. Dans un rôle à mi-chemin entre Hannibal Lecter et Carrie, l’actrice assure et semble bien s’amuser.
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