Le succès commerciale de Final Destination Bloodlines risque de donner naissance à quelques suites additionnelles de cette franchise chérie des fans d’horreur. On s’est dit que c’était le bon moment pour compter les cadavres et classer les carambolages en faisant un petit récapitulatif de la série.
Que l’on survive ou non, la saga nous rappelle une chose : on ne trompe pas la mort, on ne fait que la retarder.
Final Destination (2000) réalisé par James Wong
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Alors qu’il s’apprête à s’envoler pour Paris, lors d'un voyage scolaire, Alex a une vision lui montrant l’avion exploser quelques minutes après le décollage. La panique qu’il provoque le fait expulser de l’appareil avec quelques amis qui lui en veulent de manquer ce périple. Alors qu’il regarde l’engin ailé s’envoler sans eux, ils le voient prendre en feu. Triste de la tragédie, le petit groupe perçoit vite Alex comme une personne étrange et inquiétante. Pourtant, une série d’accidents bizarres les décimera un à un. Il semble que cette mort qu’ils ont évité soit à leurs trousses.
Quelques années après que Scream a remis le slasher au goût du jour, Final destination (VQ: Destination ultime) avait le mérite d’en proposer un sans véritable tueur visible. L’idée du film devait être celle d’un épisode de la télésérie X-Files et s’inspirait du film Sole Survivor, paru en 1984, où une survivante d’un crash aérien se sent subitement traquée par les esprits des morts. Le film misait beaucoup sur la phobie des avions pour accentuer chacun des détails inquiétants, et Devon Sawa dominait une jeune distribution assez mordante. Ils ne livraient, certes, pas du Tennessee Williams, mais les acteurs savaient crier avec conviction. Bien que ce premier volet insiste sur la surprise des morts qui attendent les futures victimes, les mises à mort n’étaient pas si atroces, et volontairement grotesques, au début. Le degré de violence s’est épaissi au fil des épisodes.
Final Destination 2 (2003) réalisé par David R. Ellis
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En route pour des vacances avec ses amis, Kimberly Corman a une terrible vision montrant un impressionnant carambolage sur l’autoroute 23, sur laquelle elle est sur le point de bifurquer. Paralysée par la terreur, elle décide de barrer l’accès avec son véhicule pour sauver ainsi plusieurs automobilistes. Au moment où la colère des autres conducteurs survient, et qu’un policier vient s’enquérir de ce qui se passe, le terrible accident a lieu tout près d’eux. Peu de temps après, les quelques personnes qui ont échappé à la mort sur l’autoroute se mettent à mourir de manière violente et mystérieuse.
Ce second opus, possiblement le meilleur de la franchise, est réalisé par le regretté David R. Ellis. Rappelons-nous qu’on l’avait retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel en Afrique du Sud, où il travaillait sur la préproduction du film Kite, en 2013. Les circonstances de sa mort restent mystérieuses. Les fans reconnaîtront certainement les titres Snakes on a plane et Shark 3D, qui figurent dans sa filmographie en plus du navrant Final Destination 4. Il a donc offert le meilleur et le pire volet de cette saga.
Final Destination 2 bénéficie de la plus belle entrée en matière. Cette séquence d’accident sur l’autoroute décuple sa force par sa banalité. Rien n’est plus naturel que d’emprunter une jonction pour une route à voies rapides. La plupart parmi nous le font chaque jour. Quand on nous dépeint ce drame, et qu’on insiste sur ses réactions en chaîne, on ressent la moindre cascade et le froissement le plus minime de tôle. Et puis arrivent ces terribles billots de bois, qui se détachent et nous traumatisent à vie; une scène qui entre sans conteste dans notre top des morts les plus marquantes.
Par ailleurs, l’humour noir n’a jamais aussi bien marché, et ce, jusqu’au sixième opus. Les morts sont brutales et on va même jusqu’à tuer l’héroïne du premier film à mi-parcours, comme Hitchcock l’avait fait dans Psycho. Ajoutons qu’on tente de déjouer la mort avec beaucoup d’originalité.
Final Destination 3 (2006) réalisé par James Wong
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Assise dans le wagon d’une montagne russe et attendant le départ du train, Wendy fait un rêve éveillé dans lequel le manège déraille et ses passagers meurent atrocement. Lorsqu’elle réalise qu’il s’agit d’une prémonition, la jeune fille entre dans une panique incontrôlable et exige qu’on la laisse sortir. Comme on peut s’y attendre, plusieurs quittent l’attraction avec elle… et la tragédie survient réellement quelques minutes plus tard. Une fois de plus, la mort tentera de rattraper ceux qui lui ont échappé.
James Wong reprend les commandes de ce troisième opus, qui s’ouvre sur une excellente scène de déraillement. Le film propose également plusieurs morts devenues cultes, notamment celles survenant dans des cabines de bronzage. Pourtant, c’est l’absence totale de nouvelles idées qui finit par peser : l’ensemble commence à sentir le réchauffé. Dans la version originale, c’est l’acteur Tony Todd qui prête sa voix à l’annonceur démoniaque du manège. C’est aussi lui qui prononce la réplique : “This is the end of the line”, dans la scène finale située dans le métro.
The Final Destination (2009) réalisé par David R. Ellis
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Assistant avec ses amis à des courses de voitures dans un stade, Nick O’Bannon a la prémonition d’un terrible accident sur la piste, aux conséquences funestes pour les spectateurs. Comme il se doit dans cette série, il pousse un groupe de personnes à quitter les lieux. La catastrophe a donc lieu sans eux… mais la mort va les traquer un par un.
Même s’il reste plutôt sympathique à regarder, ce quatrième opus manque cruellement de saveur. Trop de personnages sont antipathiques pour qu’on puisse réellement s’investir dans le drame. Il y a d’ailleurs une paresse évidente dans leur développement : ils ne sont, certes, que de la chair à canon, mais le spectateur apprécie qu’on fasse au moins semblant du contraire. La situation va de mal en pis, puisque la plupart des acteurs grimacent plus qu’ils ne jouent.
Les effets 3D, largement issus de trucages numériques, paraissent plus cartoonesques que jamais. Cela enlève une grande partie de l’impact visuel à la catastrophe initiale, qui devient la moins marquante de toute la franchise.
Final Destination 5 (2011) réalisé par Steven Quale
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Alors qu’il se dirige avec ses collègues vers une retraite privée organisée par leur employeur, Sam a une vision soudaine : le pont suspendu sur lequel circule leur autobus va s’effondrer. Grâce à son intervention, plusieurs personnes échappent à la catastrophe. Mais très vite, d’énigmatiques incidents causent la mort des survivants. Nos personnages découvrent alors qu’il est possible de déjouer le destin… en assassinant quelqu’un pour lui voler sa durée de vie restante.
Steven Quale, davantage connu comme l’un des assistants réalisateurs de James Cameron que comme cinéaste à part entière, signe ce cinquième opus. Il livre ici un travail tout à fait correct. La scène d’ouverture a été tournée en grande partie en studio, l’équipe n’ayant eu accès au pont Lion Gate, à Vancouver, que pendant deux heures. Bien qu’un peu trop numérisée, cette introduction efficace flirte avec le film catastrophe avant de nous faire basculer dans l’horreur. La peur des hauteurs y est exploitée avec efficacité, et contrairement au quatrième épisode, plusieurs morts marquent les esprits. C’est notamment le cas de celle de la gymnaste, où le suspense nous manipule avec un malin plaisir.
Bien sûr, on retrouve une fois encore la même formule, mais le scénario réserve une pirouette finale particulièrement savoureuse, qui redonne un certain mordant à l’ensemble.
Avec Bloodline, la boucle pourrait enfin être bouclée; ou peut-être relancée. Car dans l’univers de Final Destination, seule la mort a le dernier mot.
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