Il existe des phénomènes assez difficiles à saisir ou même à prévoir. On connaît tous les productions de SyFy Films comme étant des petites productions assez bidons, avec des scénarios approximatifs, mélangeant une série d’idées pigées ailleurs et remodelées n’importe comment.
C’est le 11 août 2013 que le téléfilm Sharknado a été diffusé pour la première fois sur l’antenne de la chaîne spécialisée. Cette première diffusion a attiré environ 1,37 million de spectateurs, ce qui n’est pas si colossal pour ce type de production qui en attirent souvent 1,5 million. Ce n’était pourtant qu’un début. Plusieurs rediffusions ont permis à plus de spectateurs de voir ce premier volet de la franchise et les réseaux sociaux lui ont vite garanti un statut culte. On parle souvent de la médiatisation Internet du film The Blair Witch Project comme d’un exemple de campagne publicitaire ingénieuse, mais le travail subtil derrière la bannière Sharknado est aussi remarquable. Le studio The Asylum est conscient des habitudes actuelles des cinéphiles et comprend cette résurrection des clubs vidéo d’antan en contenu Internet. On a même impliqué le spectateur dans le processus de création du second film en lui demandant de choisir le titre.
Plusieurs stars se sont mises à parler du premier film. Le dernier tweet avant la mort de l’acteur Cory Monteith a été sur Sharknado. Will Weathon et Olivia Wilde ont aussi abordé le téléfilm. Syfy et le studio The Asylum ont eu le génie d’annoncer une série de produits dérivés pour allumer la popularité du film. Walt Disney l’a fait avec ses premiers films et des décennies plus tard, Mickey Mouse est troqué pour une tornade de poissons. La comparaison est assez loufoque, mais pourtant pertinente. Voilà que Funko a demandé les droits et Sharknado est alors devenu une figurine Pop! Vinyl.
Si farfelues soient-elles, la série de récompenses et de mentions obtenues par le film original ont aussi été un tremplin pour la popularité de la franchise. Élu meilleur sensation Internet aux Young Hollywood Awards 2013, le long-métrage a aussi été nominé de à nombreuses reprises en 2014, notamment au Festival international du film fantastique de Gérardmer dans la catégorie Meilleur téléfilm ou minisérie, aux People’s Choice Awards pour Téléfilm ou minisérie préféré et même au Gay and Lesbian Entertainment Critics Association pour le Campy TV Show of the Year.
La rumeur veut que l’acteur Ian Ziering ait accepté le projet pour se qualifier aux conditions de la Screen Actors Guild, afin que sa famille puisse en retirer une assurance maladie. Il aurait même envisagé de changer de nom pour que le titre ne paraisse pas dans sa filmographie. Tara Reid, qui avait accepté le rôle au moment où le film devait se nommer Dark Skies (facilement camouflable dans une sérieuse filmographie), a exprimé sa crainte lorsqu’on lui parlé du changement de titre. Le deux stars has been doivent maintenant être morts de rire, puisqu’ils parcourent aujourd’hui les circuits des conventions pour cette série.
Le second volet Sharknado 2: The Second One a fait monter le baromètre avec 3,9 millions de spectateurs en 2014 et cette fois, la folie était déclenchée pour de vrai. Les bals costumés, les conventions et les visionnements de minuit avait une nouvelle série sur laquelle plonger.
La saga pue la campagne publicitaire pour une multitude de produits qu’on tente de nous vendre. Comme si, en plus des commerciaux lors de la diffusion, les fans devaient se farcir une avalanche de placements de produits présentés de manière débile. La franchise est aussi une parade d’artistes invités: Jerry Springer, Samantha Fox, Tommy Davidson, Gary Busey, Bo Derek, David Hasselhoff, Kelly Osbourne, Lou Ferrigno, Frankie Muniz, George R.R. Martin, Robert Hays, et Chris Kattan font partie de la liste.
Ce dimanche le 19 août 2018, on pourra finalement voir The Last Sharknado: It’s About Time. On annonce le film comme le dernier de la franchise, mais parions que si le film cartonne moindrement, SyFy se fera un plaisir de nous offrir plusieurs autres suites. Pour se préparer à la diffusion, un survol rapide des épisodes, tous réalisés par le cinéaste américain Anthony C. Ferrante, s’impose:
Sharknado (2013) de Anthony C. Ferrante
Alors qu’une première tornade de requins se forme, un divorcé propriétaire d’un restaurant décide de partir à la rescousse de ses enfants et de son ex-femme.
Sharknado 2: The Second One (2014)
Débutant dans un avion se dirigeant à New York, où nos tourtereaux se rendent pour la promotion du livre «Comment survivre à un Sharknado et autres désastres non-naturels» écrit par madame, voilà que les requins sont à nouveaux dans les airs pour faire des ravages.
Sharknado 3: Oh Hell No! (2015)
Le couple chéri est en vacances en Floride et se promène dans les rues des studios Universal lorsque les tourbillons de requins se ramènent. De nature héroïque, le duo est une fois de plus présent pour sauver les innocents.
Sharknado: The 4th Awakens (2016)
Cinq ans s’écoulent en ce bas monde sans la moindre tornade de requins. Le stabilisateur d’atmosphère mis au point par une grosse compagnie aide à ce niveau. Le paternel Sheperd est en réunion de famille à Las Vegas quand frappe une toute nouvelle sorte de tornade dentelée.
Sharknado 5: Global Swarming (2017)
Alors qu’ils continuent à explorer le monde, notre famille de héros se voit confronter à un Sharknado à Londres. Cela dit, l’épidémie de tornades menace rapidement chaque pays et la fin du monde s’annonce de plus en plus possible.
The Last Sharknado: It’s About Time (2018)
Nos deux héros devront maintenant remonter dans le temps pour espérer arrêter le Sharknado qui a tout déclenché. Les requins rencontreront finalement les dinosaures dans cet épisode ultime de la série. Est-ce que Fin et son groupe pourront tout régler à temps et sauver le monde une fois pour toutes?
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