space opera

Terreur dans l’espace: 10 suggestions de «space opera» horrifiques

Le 25 mai, le film Alien de Ridley Scott fête ses 40 ans; quatre décennies de terreur dans l’espace pour le meilleur (Aliens, Alien 3, Prometheus) et pour le pire (Alien: Resurrection, Alien: Covenant).

Pour célébrer cet anniversaire, voici dix suggestions de space opera horrifiques, ces oeuvres de science-fiction dont le récit se déroule dans l’espace ou sur une autre planète (Planet opera), qui ont inspiré ou ont été inspirées par les films consacrés à notre Xénomorphe favori.

It! The Terror from Beyond Space (1958) d’Edward L. Cahn

Film présenté en 1958 en double programme avec le long métrage Curse of the Faceless Man du même réalisateur, It! The Terror from Beyond Space suit l’équipage d’un vaisseau spatial envoyé sur Mars afin d’enquêter sur la disparition d’une précédente expédition. Un seul survivant est retrouvé: le commandant de la première mission qui affirme que son équipage a été tué par une forme de vie martienne. Repartant vers la Terre, l’équipe de sauvetage ramène sans le savoir la créature dans leur astronef. Dan O’Bannon a cité le film d’Edward L. Cahn comme une source d’inspiration pour l’écriture du scénario d’Alien de Ridley Scott.

It! The Terror from Beyond Space

Planet of the Vampires aka The Demon Planet (1965) de Mario Bava

Cette coproduction Italie-Espagne – dont le titre originale (Terrore nello spazio) a inspiré l’intitulé de cette chronique – est un efficace croisement entre le cinéma de science-fiction et l’horreur gothique, en plus d’être réalisée par Mario Bava (A Bay of Blood), un des plus grands cinéastes italiens. La direction artistique est remarquable, particulièrement les décors, les éclairages, ainsi que les superbes combinaisons spatiales en cuir. Une influence indéniable du premier Alien (l’Argos répond à un appel de secours, l’équipage découvre des squelettes d’extraterrestres géants), mais Ridley Scott nie l’avoir vu à l’époque. Malgré le titre français et anglais, il n’y a pas vraiment de vampires qui habitent sur la planète Aura, mais plutôt des créatures désincarnées qui prennent possession du corps des morts pour s’attaquer aux survivants.

Planet of the Vampires

Galaxy of Terror aka Mindwarp: An Infinity of Terror (1981) de Bruce D. Clark

Encore une fois, une équipe de secours est envoyée sur une autre planète pour venir en aide à une expédition décimée par une cause inconnue (on commence à connaître le refrain). Elle y découvre une énorme pyramide qui semble matérialiser les peurs les plus profondes des membres de l’équipage. Au-delà d’Alien, il semble que Star Wars ait également inspiré cette production de Roger Corman, imprégnée de mysticisme, sans compter que l’idée de la pyramide comme lieu d’initiation a peut-être influencé Paul W. S. Anderson pour son Alien vs. Predator (toute est dans toute, comme on dit). Galaxy of Terror s’offre une belle brochette d’acteurs (Robert Englund, Sid Haig), ainsi que les services de James Cameron comme directeur artistique et réalisateur de seconde équipe (assisté par l’acteur Bill Paxton pour la construction des décors). Inégal, mais très divertissant.

Galaxy of Terror

Forbidden World aka Mutant (1982) de Allan Holzman

Si Galaxy of Terror proposait le viol plutôt explicite de l’une de ses comédiennes par une larve géante (!), Mutant (également produit par Roger Corman) pousse beaucoup plus loin dans la nudité et l’érotisme. Les deux actrices principales, Dawn Dunlap et June Chadwick, sont constamment dénudées (et en duo lors d’une scène sous la douche) et flirtent avec le personnage principal (Jesse Vint). Moins réussi que Galaxy of Terror, Mutant se déroule sur la planète Xarbia où des scientifiques ont créé une forme de vie en croisant des cellules humaines avec celles de différentes bactéries. L’objectif? Lutter contre la famine qui accable la galaxie. Ben coudonc… Cet organisme génétiquement modifié, une espèce d’hybride entre Alien et les étranges créatures noires de la BD The Maxx, s’attaque évidemment au personnel du laboratoire.

Mutant

Screamers (1995) de Christian Duguay

On change maintenant de décennie avec Screamers, une coproduction canado-américano-japonaise tournée au Québec et réalisée par le québécois Christian Duguay (Scanners II et III). Mettant en vedette notre Roy Dupuis national (qui tentait à l’époque d’avoir une carrière américaine), on retrouve à la scénarisation Dan O’Bannon (Alien, Total Recall) qui adapte encore une fois du Philip K. Dick pour le grand écran (la nouvelle Second Variety, publiée en mai 1953). En 2078, sur une petite colonie minière de la planète Sirius 6B, deux factions se font la guerre depuis dix ans. Afin d’écraser la révolte des mineurs, des bombes atomiques ont été larguées sur la population. Pour se défendre, l’Alliance des mineurs a créé des robots munis de scies circulaires programmées pour détruire toute forme de vie: les Screamers. Cette série B plus que sympathique met également en vedette Peter Weller (Robocop, Naked Lunch) et propose des effets spéciaux plutôt réussis pour l’époque, et cela, malgré une conclusion un peu décevante.

Screamers

Event Horizon (1997) de Paul W. S. Anderson

Une équipe de secours (quoi? encore?!) est envoyée vers Neptune afin de récupérer le Event Horizon, un vaisseau spatial mystérieusement disparu sept ans plus tôt, censé pouvoir se déplacer plus vite que la lumière. Avec ce film, Anderson nous propose une idée intéressante: un vaisseau spatial hanté/possédé par des forces maléfiques. Les influences sont évidemment nombreuses: on pense évidemment à The Shining, Hellraiser, DeepStar Six ainsi qu’au jeu vidéo Doom (dans lequel une porte s’ouvre également sur l’enfer). Le film fait également beaucoup penser au segment «Magnetic Rose» de l’anthologie animée Memories. Si Event Horizon a été un échec commercial lors de sa sortie en salle, on vous suggère fortement de le (re)découvrir. Ce long métrage propose des scènes de terreur franchement efficaces, comme celle dévoilant le journal de bord de l’équipage disparu, et met en vedette d’excellents acteurs tels que Sam Neill, Laurence Fishburne et Sean Pertwee. Bref, le meilleur film de Paul W.S Anderson, rien de moins.

Event Horizon

Starship Troopers (1997) de Paul Verhoeven

Sur un ton parodique, Verhoeven nous pond un brûlot politique extrêmement gore, antithèse profonde de la boursouflure patriotique Independance Day tournée un an avant par Roland Emmerich. C’est un peu le monde de Star Trek, mais version fasciste. Il est d’ailleurs surprenant à quel point Starship Troopers semble avoir prédit les événements qui marqueront la décennie suivante. Les images de la destruction de Rio de Janeiro par un météorite envoyé par des insectes extraterrestres font étrangement penser à celles de New York suite aux attentats du 11 septembre 2001. Idem pour les vidéos de propagandes diffusées par la suite par la fédération afin d’inciter les jeunes à s’enrôler dans l’armée. Et ça, c’est sans compter les paysages rocailleux et désertiques de la planète des insectes qui ressemblent drôlement à ceux de l’Afghanistan. On savait que Paul Verhoeven était un visionnaire, mais pas à ce point. L’un des meilleurs space opera de tous les temps et un excellent film de guerre.
Starship Troopers

Pitch Black (2000) de David Twohy

À l’époque de la sortie de Pitch Black, Vin Diesel n’était pas encore la vedette qu’on connaît aujourd’hui. Les cinéphiles l’ont à peine remarqué pour son rôle dans Saving Private Ryan et le premier The Fast and the Furious ne sort que l’année suivante. Donc, quand le planet opera de David Twohy (The Arrival, Below) débute, on n’est pas certain de pouvoir lui faire confiance – à l’instar de l’équipage du Hunter Gratzner qui s’est écrasée sur une planète désertique éclairée par trois soleils. En fait, Diesel fait aussi peur que les créatures qui vivent dans les souterrains de ladite planète et ses intentions restent mystérieuses tout au long du film. Si de prime abord Pitch Black ne sort pas des sentiers battus, la présence de ce personnage fortement nihiliste et la photographie plutôt inventive de David Eggb ont permis au film de devenir culte avec le temps, malgré un succès commercial modéré. Mettant également en vedette Keith David (The Thing, They Live) dans le rôle d’un musulman en pèlerinage, Pitch Black aura droit à deux suites, malheureusement moins réussies.

Pitch Black

Ghost of Mars (2001) de John Carpenter

Au risque que vous vous étouffiez avec votre breuvage, j’ai pris la décision (audacieuse) d’ajouter Ghost of Mars au présent dossier, malgré la déception qu’ont ressenti plusieurs fans de Big John à la vision du film. Le problème avec cette production, c’est qu’elle est sortie avec une bonne décennie de retard. Deux ans auparavant, The Matrix venait de révolutionner le cinéma d’action; proposer des scènes de combat sans câblage et sans effet de bullet time semblait ringard en 2001. De plus, les expérimentations narratives de John Carpenter (le récit est construit avant tout à l’aide de flashbacks), ainsi que la présence de nombreux effets de transitions dignes des premiers Star Wars ne fonctionnent pas très bien. N’empêche, Carpenter propose ici une relecture efficace de son film Assault of the Precinct 13 munie d’un casting solide: Ice Cube, Pam Grier, Natasha Henstridge (qui joue les femmes fortes avec brio) et Jason Statham (avec des cheveux). Le tout est accompagné par une musique (comme toujours) excellente, aux sonorités métalleuses, ce qui n’est pas surprenant puisque Buckethead et des membres du groupe Anthrax y ont collaboré.

Ghost of Mars

Sunshine (2007) de Danny Boyle

En 2057, un vaisseau nommé Icarus 2 avec un équipage de huit astronautes est envoyé vers le Soleil afin d’y expédier une charge thermonucléaire. L’objectif? Rallumer notre étoile qui est en train de mourir. La mission est par contre déviée de sa route lorsque la balise de détresse d’Icarus 1 – envoyé sept ans plut tôt – est captée dans les environs de Mercure. Après avoir remis au goût du jour – sans le vouloir – les films de zombies avec 28 Days Later, Danny Boyle donne un coup de fouet au space opera horrifique un peu en panne sèche depuis le début de la décennie. D’un point de vue scientifique, Sunshine ne tient pas la route, mais propose des images magnifiques et des effets spéciaux à couper le souffle. Le virage vers l’horreur dans le dernier tiers en a déstabilisé plusieurs, mais c’est surtout l’abus d’effets de style (images floues et tremblotantes), qui déconcerte. Malgré cette petite faute de parcours, Sunshine demeure un excellent film qui n’a pas pris une ride douze ans plus tard.

Sunshine

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