James est un adolescent de 17 ans qui croit être un psychopathe. Il ne ressent rien et semble prêt à aller très (trop) loin pour éveiller une quelconque émotion en lui. On apprend rapidement, après environ 60 secondes, qu’il a plongé sa main dans une friteuse à 9 ans et qu’il a commencé à tuer des petits animaux à 15 ans dans l’espoir de ressentir quelque chose. Alyssa, aussi 17 ans, est impulsive, vulgaire et désabusée par la vie. Sur un coup de tête, les deux jeunes qui se connaissent à peine décident de fuguer ensemble.
The End of the F***ing World est une comédie noire disponible sur Netflix depuis le 5 janvier et découpée en 8 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun. La série, réalisée par Jonathan Entwistle et Lucy Tcherniak, se dévore donc facilement en une soirée, comme un film. Le scénario a été adapté du roman graphique de Charles S. Forsman par l’actrice et scénariste Charlie Covell. Certains épisodes sont plutôt sanglants, parfois dérangeants, mais vous ne cesserez jamais de sourire malgré toute cette violence.
C’est probablement, en partie, à cause des influences évidentes de classiques du cinéma comme Harold and Maude, True Romance, Pulp Fiction et Moonrise Kingdom. Vous serez conquis par les scènes familières qui rappellent ces films cultes dans un enchaînement d’hommages à des cinéastes ayant marqué plus d’une génération. Pensons notamment à la transformation physique des personnages en fuite qui semble fortement inspirée de Clarence et Alabama dans True Romance. The End of the F***ing World propose un clin d’oeil apprécié à toutes ces oeuvres sans jamais les copier et parvient à s’en distancier suffisamment pour s’imposer elle-même comme incontournable.
Même la musique est habilement choisie pour contribuer à l’élaboration d’un univers propre à la série avec des chansons rétro de Bernadette Carroll, Janis Ian et Françoise Hardy ou encore Lonesome Town de Ricky Nelson, que vous vous souvenez sûrement avoir entendue dans Pulp Fiction. Écoutez cette compilation sur Spotify.
La complicité évidente entre Alex Lawther (Black Mirror, Ghost Stories) et Jessica Barden (Hanna, Penny Dreadful) est charmante et les deux jeunes acteurs sont excellents dans les rôles de James et Alyssa. Les perspectives des deux personnages sont exploitées en voix hors champ, ce qui permet aux spectateurs de plonger dans leurs pensées les plus intimes. Ainsi, des personnages atypiques qui pourraient nous être antipathiques pour plusieurs raisons deviennent vite attachants.
La fin du dernier épisode ouvre une porte à une possible deuxième saison. Si certains croient que la série était aussi courte que divertissante et en redemandent, d’autres préfèrent qu’on n’y touche pas pour éviter de tout gâcher. Mais qu’il y ait une suite ou non, une chose est sûre: on veut plus de séries comme The End of the F***ing World!
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