[Critique] The Night Comes for Us: une nuit écarlate mais longue

Un tueur à gages doit affronter un essaim de gangsters assoiffés de sang lorsqu’il prend la décision d’épargner une gamine.

Paru récemment sur Netflix, The Night Comes for Us fait énormément parler depuis. En effet, les fanatiques de gore, de mangas et d’horreur y ont rapidement trouvé leur nouveau film culte, car le long-métrage calibre avec une violence extrême.

Plusieurs formules sont mises en place pour aller accrocher les spectateurs. On a notamment calqué une série de succès commerciaux. Une flopée de similitudes rapprochent rapidement le récit de ce nouveau produit au second Terminator. L’adulte voulant protéger un enfant, les assauts de plusieurs groupes intouchables et évidemment le protecteur qui semble solide comme une machine, de même que certains attaquants. Qui sont les T-800 ou les T-1000 ici? Absolument personne puisque l’ensemble ne va pas à la cheville du classique de James Cameron.

Merveilleusement photographié et présentant des combats calculés au métronome, ce long-métrage d’action de Timo Tjahjanto (Killers, The ABCs of Death) est un véritable bain de sang où le corps humain est passé à la moulinette durant deux heures. Les arts martiaux indonésiens peuvent être fascinants un moment, mais le récit aurait pu faire au moins semblant de nourrir cette succession de boucheries par quelques bribes scénaristiques. Cette guerre entre triades n’est qu’un prétexte pour justifier ce robot culinaire humain, certes haut en couleurs dans son horreur graphique, mais dont l’inspiration s’effrite aussi rapidement que ne vient notre lassitude. Les personnages peu étoffés et le nombre gargantuesque de combattants déchiquetés nous font vite perdre le compte. Comme on ne se soucie de personne, le suspense est complètement désamorcé et il devient impossible de ressentir la moindre tension.

La réalisation technique est potable, mais la matière rebattue qu’elle met en scène ne lui permet pas suffisamment de briller. The Night Comes for Us n’est pas le nouveau Kill Bill, détrompez-vous. Le film saura divertir les amateurs d’hémoglobine, mais il ne deviendra jamais une référence.